Le premier choix avait été contesté. Par les parents qui devaient affronter les préparatifs de la rentrée et leurs provisions financières, par les vacanciers retardataires qui n'ont pu y assister, par les professionnels du livre enfin qui souhaitaient écarter la manifestation du SILA' Il semble que le choix du mois de juin satisfasse tout le monde. Deuxième nouveauté, bien que conjoncturelle, le FELIV s'est habillé aux couleurs de l'Afrique en devenant un prélude au 2e Festival culturel panafricain qui commence le 4 juillet au soir. Une occasion de faire découvrir aux petits et moins petits leur continent à travers sa littérature écrite mais aussi et surtout orale, d'une richesse remarquable, de connaître les écrivains africains et même de dialoguer avec eux.Le troisième changement consiste à donner plus d'opportunité aux auteurs et professionnels travaillant ou s'intéressant au livre de jeunesse d'échanger, voire d'envisager des projets ou des partenariats. Cinq rencontres thématiques sont prévues : De quoi parlent les écrivains africains d'aujourd'hui 'La femme dans la littérature africaine contemporaine. Les écrivains africains et l'édition. La femme dans la littérature africaine. L'Afrique dans la littérature arabe contemporaine. Une « distribution » de choix a été retenu avec des figures de premier plan de la littérature africaine comme Tierno Monenembo, Calixthe Beyala, Sami Tchak, Tanella Boni, Mambou Aimée Gnali, Aminata Traoré ou Fabienne Kanor. A cela s'ajouteront des éditeurs connus pour leurs catalogues africains et leurs collections prestigieuses en la matière comme les éditions Karthala ou encore Continents noirs de Gallimard. Des débats passionnants en perspective qui intéresseront les hommes et les femmes de métier et permettront d'inaugurer intellectuellement le Panaf dans une sorte de mise en bouche du programme prévu. Cela dit, les organisateurs, dont Smain Meziane, commissaire du festival et par ailleurs directeur de Casbah Edition et président du SNEL, n'ont pas cédé à un égoïsme d'adulte. Ils n'ont pas oublié que les premiers concernés étaient les enfants et les jeunes. Ainsi du samedi 20 juin au lundi 29 juin, à Ryadh El Feth et notamment sur l'Esplanade, ils ont concocté une animation sans doute bien plus riche que celle de l'an dernier qui était, rappelons-le, l'année de lancement, une sorte de numéro zéro ou expérimental du festival.Le programme a été organisé en séquences quotidiennes devant permettre une meilleure organisation des activités et une plus grande visibilité pour les visiteurs et participants. Ainsi, chaque journée comprend Le parcours de rêve organisé par l'Association Chicano pour les enfants. L'île au trésor un jeu de dés géant sur un parcours de pirates, reprendra le thème du fameux best-seller de Stevenson pour retrouver le trésor. Le renard et le fermier est une course poursuite dans l'univers champêtre. Quand au Jeu du crocodile, il reprend un jeu traditionnel africain. Dans ce cadre toujours, la Boîte à idées offrira des ateliers de dessin, de peinture, de calligraphie et de travaux manuels encadrés par des professionnels de l'animation. Autre volet de la journée-type, Les passeurs de savoir , avec des lectures de textes, des interventions d'auteurs et des rencontres thématiques comme celle, très intéressante, sur le passage du journalisme culturel à la critique littéraire. On retrouvera là avec plaisir le comédien Sid-Ahmed Agoumi dans des temps de lire auxquels il saura donner la pleine mesure de son talent. Puis vient en fin d'après-midi Les jardins des mots où l'expression littéraire emprunte les chemins de la lecture ou de la mise en scène, notamment pour le conte populaire. A titre d'exemple, le samedi 27 dans la sous-rubrique de cette séquence, Quand l'Afrique se conte on notera cet amusant titre, Si La Fontaine parlait africain qui promet suivi de Plock l'histoire d'une goutte d'eau, spectacle de plus d'une heure du conteur Jorus Mabiala du Congo-Brazzavile, En soirée, place aux spectacles mêlant les ressources de la déclamation, du théâtre et de la musique. Il est impossible ici de livrer toute la richesse d'un programme qui, bien organisé et suivi, pourrait donner au festival, dès sa deuxième année, une aura et un succès populaire intéressants pour sa notoriété mondiale (c'est une manifestation internationale ne l'oublions pas) et son enracinement comme une future tradition du paysage culturel algérien.Le fait d'avoir prévu une dimension enfants et jeunes, parallèlement à des rencontres d'écrivains, d'éditeurs et d'intellectuels, peut susciter des croisements intéressants. Il est à espérer que les familles jouent le jeu et que les parents prennent la peine (en est-ce une ') d'emmener leurs bambins et éventuellement de traîner leurs adolescents pour leur faire découvrir ou aimer davantage le monde littéraire et la lecture. Des stands proposeront un grand choix de livres où se mêleront les fictions romanesques, les livres de découverte, les recueils de contes, et d'autres genres encore.Il est certainement judicieux d'avoir placé en juin le festival. Les compositions et les examens sont terminés, les établissements sont fermés pour la plupart et les vacances n'ont pas débuté vraiment. Dans cet interstice des saisons et des occupations, il y a de quoi faire pour le livre et d'abord pour ceux à qui il est destiné.
Posté Le : 18/06/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ahmed Garsi
Source : www.elwatan.com