Algérie

Festival, Jijel en musique. Pleure ô Boudis bien-aimé



La 3e édition du festival Jijel en musique a pris son envol dimanche dernier au stade communal avec une organisation technique impeccable et une affluence timide, la première soirée.

Cette défection, par rapport à la dizaine de milliers de personnes enregistrées chaque soirée lors de la précédente édition, est commentée par le choix « imposé » que sont le stade et une campagne publicitaire des moins agressives. Toutefois, les organisateurs des associations Sky Music de Jijel et Nouba Prod de Grenoble, qui ont émis divers commentaires assortis de suggestions, restent confiants pour la suite du programme avec des pointures de la trempe de Baâziz, Double Kanon et Houari Dauphin. Le port de Boudis, tant espéré par les organisateurs pour abriter comme l’année dernière cette manifestation artistique, s’est révélé être un véritable « confluent » où se déversent des milliers d’estivants. En dépit des sponsors tels qu’Africaver, Algérie-Ferries, Igilait, BF-Imprimerie, Spedidam (France) et le concours des autorités de wilaya et communales, l’absence d’un gros sponsor n’a pas permis aux organisateurs d’opter pour la place Kotama, où confluent tous les soirs les estivants à la recherche d’une brise marine. Il faut dire aussi que la présente saison estivale n’a pas enregistré la formidable déferlante d’estivants de la saison 2005. D’aucuns avancent divers justificatifs comme le réveil après une décennie de drame ou encore le pouvoir d’achat des citoyens qui font que l’Algérien arrive à se payer des vacances une fois tous les deux ans. Bref, revenons à la musique. La première constatation captée lors de la première soirée est sans conteste les gros moyens tant dans le domaine de la sonorisation que de la lumière et de l’audiovisuel minutieusement réglés par l’équipe spécialisée arrivée de Grenoble. Le festival a été l’occasion de rendre un vibrant hommage à deux musiciens qui nous ont quittés cette année. Le premier, Malek Mezreg, était batteur dans un groupe local et un merveilleux préparateur de pizzas, disparu il y a eu quelques mois après une longue maladie. Le second n’est autre que le maître du chaâbi, El Hachemi Guerouabi auquel un hommage a été rendu par le chanteur chaâbi Abdelkader Boubezari qui a égayé avec son admirable imitation de la voix du cheikh, l’affluence par chansons comme El Haraz. La 2e représentation a été celle de Mohamed El Mili, qui a enveloppé de sa belle voix auréolée de rythmes reggae-raï, une assistance prompte à dandiner au moindre coup de médiator. Aziz Staifi reprendra par la suite le flambeau avec des sonorités reprises en cœur par une jeunesse avide de défoulement et d’évasion. La défection de dernière minute de cheb Abbas, mal appréciée, n’a pas terni la programmation, puisque cheb Toufik n’a pas hésité à venir en catastrophe pour sauver la soirée. Le déplacement a été fort apprécié par l’artiste qui a trouvé un public largement acquis qui reprenait mot à mot ses refrains. Cheb Toufik a été, de notre avis, le plus captivant puisqu’il a longuement enflammé le public avec ses airs « footballistiques ». La soirée de mardi verra l’entrée de grosses pointures avec le groupe français Equinoxe, et des protest-songers Baâziz et Double Kanon. A noter qu’à l’ultime soirée, qui se déroulera aujourd’hui, un deuxième passage d’Equinoxe est programmé avant l’arrivée sur scène de cheba Kheira, Ares et cheb Hassen. Mélomanes ! tout le monde au stade.




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