Algérie

Festival international du film du Caire



Ville-cinéma Dès le début, c?est un show de Leïla Alwi dans le film de Saâd Hindawi Alwan El Sama El Sabaâ (couleurs du septième ciel). Une histoire qui laisse admiratif surtout pour les scènes des derviches-tourneurs et leur spectacle étourdissant, filmé par une caméra du grand Ramres Marzouk, séduite par les tourbillons et les incantations divines. Le Caire (Egypte) : De notre envoyé spécial Les danseurs sont des virtuoses et laissent Leïla Alwi, une mélomane excentrique qui rêve d?émigrer au Canada, songeuse et désespérée. Son personnage est dans une situation de romance et de projets inaccomplis. la mise en scène s?en sort honorablement. Ce qui n?est pas du tout le cas du deuxième film projeté juste après, celui du Marocain Lahcen Zinoun, Ould El Ward. Une jeune esclave et musicienne se retrouve prise dans le jeu cruel d?un homme qui, par jalousie, la voue au supplice. C?est un film enfantin et folklorique. Peu digne de figurer en compétition. Les Marocains produisent, dit-on, beaucoup. Mais la quantité ne veut pas dire qualité. Le Maroc par contre est au c?ur d?un grand film très applaudi au Caire mercredi, Rendition, extraordinaire opus de Gavin Hood avec Meryl Streep et Omar Metwally. Au mépris de toutes les règles de la politique internationale, le royaume de Mohamed VI a accepté d?abriter les prisons secrètes de la CIA, dans les bagnes de son père Hassen II. Gavin Hood filme une histoire tout bonnement hallucinante. Aveuglée par la campagne de haine contre les Arabes-Américains, après le 11 septembre, la CIA, on le sait, a arrêté arbitrairement des milliers de personnes innocentes qui ont été jetées dans un secret absolu dans les bagnes de certains pays comme le Maroc, la Jordanie et même en Syrie. Torturés sauvagement, les prisonniers sortent rarement vivants de cet enfer. Un Egyptien de Chicago, joué par le talentueux Omar Metlawi, est jeté dans cette galère du côté de Marrakech. Le film, basé sur des témoignages véridiques, atteint des frontières de violence et d?hystérie insupportables. La CIA est toujours derrière ces lamentables histoires. C?est Meryl Streep qui joue le rôle d?une femme cruelle à l?extrême, celui de la femme qui vient de démissionner de son poste de conseillère de George Bush sur le terrorisme islamiste. Le film de Gavin Hood se termine pourtant bien : un expert de la CIA juge que le prisonnier n?est pas coupable et ordonne (scène extraordinaire) au ministre marocain de l?Intérieur de le libérer. Le ministre de sa Majesté obéit immédiatement. Le Caire ville-cinéma continue juqu?au 7 décembre à faire vibrer le c?ur des cinéphiles. Une pléiade de cinéastes, de vedettes, de journalistes ont débarqué sur les bords du Nil. L? acteur américain Harvey Keitel a fait sensation lors de la soirée d?ouverture quand il a commencé son speech par un : « Salame alikoum ! »


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