Hamid Benamra, le cinéaste à la démarche artistique atypique dans le cinéma algérien, sera présent en novembre prochain au Festival international du film de Moscou (MIFF). Il le sera avec Time life, son nouvel opus entre drame, documentaire, biographie et fiction.il s'annonce comme une nouvelle expérience sensorielle sur fond d'interrogations existentielles à l'instar de son Rêveries de l'acteur solitaire avec lequel il était présent au Festival international du film arabe d'Oran en 2016, un long métrage sélectionné à plusieurs autres festivals.
Rêveries..., film soliloque, à la bande-son saturée, à son kaléidoscope d'images se heurtant, nous avait désarçonnés par sa forme éclatée, celle d'un film choral alors que nous nous attendions à un documentaire centré entièrement sur le personnage principal du film, le comédien et dramaturge Mohamed Adar mis en tête d'affiche du film. Quant à Zaman el Hayat, encore invisible en Algérie, il a connu sa première africaine et arabe à Rabat au Festival du film d'auteur en novembre 2019. Il a été également présent au Festival du film asiatique dans la même sélection que Parasite et It must be heaven.
En avril dernier, il était à l'affiche en hors compétition au MIFF sauf que la pandémie de la Covid-19 a imposé le report de son édition à novembre. Le pitch du film ' Il est dit qu'il porte sur la gestation des rêves, rien moins que cela : «Un poète choisit de donner naissance seul à la maison mais entouré de personnages enceints de leurs rêves. Nous portons tous un rêve, la question est : comment et avec qui choisissez-vous d'accoucher ' Comment laisser la vie sortir de l'utérus maternel ' Comment fonder une famille lorsque vous avez dû quitter la patrie ' Comment garder espoir lorsque même les oiseaux se cachent des bombardements '» Telle est la trame du scénario écrit par Benamra. Sa réalisation a pris dix années du fait de la singularité de l'approche de son auteur.
Par exemple son Rêveries... a nécessité sept années. C'est que Benamra travaille en cinéaste indépendant avec la complicité de sa compagne à la vie, la comédienne Stéphanie Benamra avec laquelle il a fondé Nunfilm, leur société de production. Pour le casting de Time life, Mohamed Malas, cinéaste et comédien syrien réputé, est de la partie. Qu'en est-il du MIFF qui programme Time life tant il est méconnu alors qu'il est l'une des plus anciennes manifestations mondiales dédiées au 7e art ' Sa première édition remonte à 1935 avec comme président du jury... Sergueï Eisenstein dont Le cuirassé Potemkine demeure à ce jour une référence incontournable en matière d'écriture cinématographique et de l'art du montage.
Cependant, en raison du glacis idéologique qui couvrait l'URSS, ce festival perd de son aura pour ne le retrouver qu'au début des années 1960 avec le renouvellement du cinéma soviétique et l'ouverture sur le meilleur de la cinématographie mondiale avec les Fellini, Valerio Zurlini, Kaneto Shindo et la présence des stars d'alors : Sophia Loren, Elizabeth Taylor, Peter Finch, Toshiro Mifune, Richard Burton, etc.
Sauf que les nouveaux cinéastes du «camp de l'Est», les plus novateurs mais qui n'étaient pas en odeur de sainteté idéologique, n'y étaient pas admis (Andrzej Wajda, Milos Forman...) C'est depuis 1999, lorsque Nikita Mikhalkov, immense réalisateur, est devenu président du MIFF que ce festival a gagné en audience internationale. Ses jurys ont eu alors pour présidents des noms aussi prestigieux que ceux de Theo Angelopoulos, Margarethe von Trotta, Alan Parker, Gleb Panfilov, Fred Schepisi ou encore Mohsen Makhmalbaf. C'est dire le niveau auquel se situe Time life pour y avoir été sélectionné.
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Posté Le : 03/08/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Kali
Source : www.elwatan.com