Algérie

Festival international du film arabe : Ce n'est qu'un au revoir



Festival international du film arabe : Ce n'est qu'un au revoir
Cette année, le Festival international du film arabe d'Oran a visé très haut. On a assisté à une manifestation rigoureuse, éloignée de toute démagogie. Les meilleurs films arabes récents étaient au programme, accueillis avec chaleur et enthousiasme par un public nombreux, motivé extrêmement curieux. Oran : De notre envoyé spécial Le succès du 3e Festival d'Oran s'est traduit aussi par une organisation de haut niveau, une ambiance joyeuse. Les invités venus de l'ensemble du monde arabe ont particulièrement apprécié l'accueil et l'hospitalité grandiose, le look très branché des responsables de l'organisation et cette sympathique bande de jeunes femmes, autour de Nabila Rezaig et Rabha Achit, qui ont veillé au moindre détail du séjour des invités et répondu à leur moindre demande. On gardera le meilleur souvenir d'elles, collées à leur téléphone portable, qui ont rendu si agréable notre séjour en mettant beaucoup de rires et d'efficacité dans l'air chaud d'Oran. Nabila et ses amies étaient vives, rapides, intelligentes. Bref, le Festival d'Oran leur doit aussi une partie de sa réussite. Cela fait plus d'un quart de siècle qu'en Algérie, on essaye d'organiser un festival de cinéma. Jusqu'à 2007, on n'est jamais passé des discours aux actes, les bureaucrates des ministères n'étaient pas capables de le faire.Car il fallait être ouvert aux idées qui circulent dans le monde, s'intéresser à l'art sous toutes ses formes, chercher le plaisir avant la vanité, être attentif au système derrière le succès des plus grands festivals du monde, se maintenir continuellement dans un état de curiosité envers les innovations, les nouvelles du monde du cinéma. Dans notre pays, un homme a compris l'engrenage complexe pour créer un authentique festival de film. HHC a pris les devants et mis en marche le processus. Hamraoui Habib Chawki est l'âme de l'aventure enthousiaste du Festival d'Oran. Sans lui, il n'y aurait pas ce marathon de films arabes, parmi les meilleurs, sur les écrans d'Oran et toute la fine fleur du cinéma arabe au c'ur de l'été d'El Bahia.L'aventure personnelle du créateur et président du Festival d'Oran rappelle celle de Robert Redford qui a bravé toutes les opinions incrédules aux Etats-Unis et réussi à créer le Festival de Sundance. Par bien des aspects, courage, détermination, HHC et Robert Redford sont pareils. Quand beaucoup piétinent et ne savent quoi faire, eux foncent. La manifestation d'Oran pourrait se révéler vitale dans les années qui viennent pour la culture en Algérie, comme l'est devenu Sundance aux Etats-Unis. Ironiquement, des commentateurs dans la presse (de droite) algérienne, qui n'ont pas mis les pieds à Oran, des nostalgiques de la décennie noire où les idées fascistes du FIS régnaient sur la culture, ont critiqué le Festival d'Oran.L'ironie, c'est que ces gens se fichent du cinéma arabe et n'iront jamais voir un film. Quand Redford a fait Sundance, toute la droite américaine aigrie tirait à boulets rouges sur lui. Aujourd'hui, Sundance est la référence du cinéma d'auteur américain. Tous les directeurs de festivals du monde y vont pour faire leur programmation. Un jour prochain, ce sera le Festival d'Oran qui fournira des idées à ceux qui cherchent des films arabes. Oran tient en main son festival comme Paris tient sa Pyramide du Louvre, tellement décriée à sa création et aujourd'hui devenue l'attraction majeure des milliers de visiteurs venus du monde.


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