Non renfermé dans sa petite bulle du 7ème Art fictionnel et non détaché de la réalité, tout au contraire, le Festival international d'Oran du film arabe (FIOFA) réserve une place centrale à la Palestine. Signe révélateur, «Distance zéro d'Oran à Ghaza», un programme de courts-métrages et de documentaires tournés sous les bombes et avec les moyens du bord, sera projeté le 7 octobre, date du déclenchement du «Toufane Al-Aqsa».
Hier à la conférence de presse précédant le coup d'envoi du FIOFA, le 4 octobre, l'accent devait être mis d'emblée par le commissaire du Festival, Abdelkader Djeriou, sur « le cordon ombilical qui lie l'Algérie et la cause palestinienne, y compris à travers ce rendez-vous cinématographique dont le cinéma dit engagé occupe un rang de premier ordre ». Il s'agit de 22 créations de cinéastes palestiniens réalisées au fort de la guerre menée par l'armée sioniste dans la bande du Ghaza, sous les frappes incessantes et entre les décombres et les corps déchiquetés, avec de simples téléphones portables. « C'est la force douce qui se faufile entre les pièges mortels de la force barbare pour nous faire revivre par l'image et le son des histoires qui ne se racontent pas.
DES FILMS TOURNÉS SOUS LES BOMBES À GHAZA
C'est le cinéma qui défie l'impitoyable machine destructrice mise en branle par la force du mal pour véhiculer, au péril de la vie de ceux qui sont derrière leurs micros-caméras, le vécu de ces innocents opprimés ». Des scènes bien réelles filmées dans des conditions inimaginables. L'extrême de l'extrême. Un focus sera également fait sur le cinéma irakien qui renaît de ses cendres. Un retour quasi inespéré, mais très difficile tout de même, au premier plan de la scène du cinéma du pays des deux fleuves, qui ne pouvait pas à l'évidence passer sans être mis à l'honneur par le Festival international d'Oran du film arabe, qui lui-même fait son retour après six années d'éclipse quoique pour des raisons tout à fait différentes. Et dans l'intervalle, bien d'autres festivals internationaux ont fait leur apparition ça et là pour tenter de s'accaparer ce même créneau du cinéma arabe, ce qui n'est pas pour autant de nature à causer des soucis d'ordre concurrentiel pour les organisateurs du Festival d'Oran, lequel garde toujours son originalité, sa notoriété et son historicité, comme a tenu à le souligner Abdelkader Djeriou. En plus d'être historiquement le premier du genre dédié au 7ème Art arabe, le Festival d'Oran est le plus prestigieux en termes d'image et de valeur patrimoniale, comme en témoignent plusieurs cas de célébrités arabes ayant bien voulu déprogrammer leur participation dans d'autres rendez-vous culturels juste pour faire acte de présence à Oran, selon le même commissaire du Festival d'Oran.
DES STARS ANNULENT LEURS RENDEZ-VOUS POUR NE PAS RATER LE FESTIVAL D'ORAN
Et d'ajouter : « Vous pouvez le vérifier, il n'y a aucun invité ni officiel ni d'honneur qui ait été payé pour venir participer. Toutes les personnes ayant confirmé leur participation viendront par leurs propres moyens, contrairement aux autres festivals, qui sont au fait dotés de gros budgets, où la présence est conditionnée par l'encaissement d'un cachet ».
L'on note par ailleurs que cette 12ème édition du Festival d'Oran honorera pour l'ensemble de leurs carrières cinématographiques respectives deux grands personnages du 7ème Art, en l'occurrence le réalisateur Gosta-Gavras, auteur du film « Z » ayant reçu en 1970 l'Oscar du meilleur film en langue étrangère pour le compte de l'Algérie et le Golden Globe du meilleur film étranger, ainsi que le cinéaste-réalisateur algérien Mohamed Lakhdar Hamina ayant remporté la Palme d'Or en 1975 pour son film « Chronique des années de braise ». Un hommage sera rendu par ailleurs à la productrice française, Michelle Ray Gavras, ainsi qu'au comédien égyptien Fathi Abdelwahab.
La 12ème édition du Festival international d'Oran du film arabe se tiendra du 4 au 10 octobre, avec la projection de plus de 60 œuvres cinématographiques dans plusieurs salles de cinéma. 41 œuvres cinématographiques, dont 11 longs métrages de fiction, 12 courts métrages de fiction, 10 longs documentaires et 8 courts documentaires, en compétition, seront évaluées par un jury, présidé par l'artiste Sami Boualdjia, le cinéaste iraquien Abbes Fadhel et le réalisateur syrien Djoud Saïd. Un autre jury, composé de trois membres, est spécialement créé pour le « Prix de la critique ». Au programme de cette 12ème édition figure également la projection des « Documentaires d'Oran », « Tapis rouge », « Classiques d'Oran », ainsi que des ateliers d'actorat et de master classes, dont l'animation sera assurée par Rachid Bouchareb et le critique libanais, Ibrahim El-Ariss.
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Posté Le : 29/09/2024
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Houari Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com