Algérie

Festival international d'art contemporain d'Alger



Festival international d'art contemporain d'Alger
Placé sous le thème générique "Contre l'absence", ce rendez-vous, qui se tient au Musée public national d'art moderne et contemporain d'Alger, se décline en trois grandes expositions, indépendantes les unes des autres et compartimentées, chacune, dans un des trois niveaux du Musée.Hommage à Oscar NiemeyerInstallée au rez-de-chaussée, la première exposition intitulée "Niemeyer revisité" est l'?uvre d'Andreas Helmut Rost. Cet artiste de la photo, qui a parcouru plusieurs villes de l'Allemagne de l'Est et Berlin, revisitant ainsi leur patrimoine architectural et urbain, s'est rendu cette fois à Alger où il a fixé son objectif sur les réalisations du grand architecte et designer brésilien, Oscar Niemeyer, auquel il a voulu rendre hommage. Le photographe allemand a pris en photo plusieurs édifices créés en Algérie par l'architecte et, notamment, l'Université des sciences et technologies Houari-Boumediène à Bab Ezzouar. Andreas Helmut Rost a choisi d'immortaliser avec son appareil photo des pans de cette Université où le béton se livre à l'état brut, au travers des armatures ou ossatures d'une bâtisse, très avant-gardiste pour l'époque de sa création (1974). Jouant sur l'ombre et la lumière, il parvient à distiller dans chacune des photographies une note de poésie, insufflant à l'espace une vie perceptible à travers l'image. Une année après sa mort, intervenue le 5 décembre 2012, Oscar Ribeiro de Almeida de Niemeyer Soares auquel l'Algérie doit, entres autres, la salle omnisports de la Coupole au Complexe olympique Mohamed-Boudiaf, l'université Bachir-Mentouri de Constantine, l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme d'Alger ou l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou est ressuscité à travers une très belle exposition, à la mesure de son génial talent. "Because of Algiers"La seconde halte de ce 5e FIAC est également dédiée au huitième art. A travers une vingtaine de clichés, rassemblés sous le titre "Because of Algiers", le photographe américain Charles "Chuck" Graines Martin a immortalisé la ville d'Alger, mettant à l'honneur ses monuments historiques, ses lieux emblématiques mais aussi des scènes de la vie quotidienne. Metteur en scène, écrivain, maître de conférences et ancien président du Département de littérature à l'Ecole de Queens de l'université de New York, Graines Martin est aussi une sommité dans le domaine de la photographie. Ses photos font partie des collections du Musée d'art moderne de New York et d'autres institutions et il a exposé dans les galeries les plus prestigieuses : le Musée des arts de Brooklyn et l'institution Smithsonian, Musée Anacostia de Washington, des galeries, des musées et des universités à Rio de Janeiro, Mato Grosso, Paris, New York ou la Galerie Imã, à São Paulo où, en juillet 2013, a eu lieu une réception pour le lancement de son livre Because of Algiers. C'est à la faveur d'une visite effectuée en 2009, lors du 2e Festival culturel panafricain, que Charles Graines Martin découvre Alger. Séduit par la beauté de ses monuments et sites architecturaux, mais aussi par la vie trépidante de ses habitants, il décide d'y revenir une année plus tard pour aller à la rencontre de cette ville et tenter d'en percer les secrets. Déambulant dans les rues d'Alger, il est frappé par certains lieux et certaines images qui lui renvoient des souvenirs d'enfance, son lieu de résidence ou encore ses endroits favoris. Collection du MoMRTaDifférente des deux précédentes, la troisième exposition organisée dans le cadre de ce 5e FIAC est une collection d'objets appartenant au MoMRTa (Museum of Manufactured Response to Absence) du Koweït. Objets à la fois fragmentés, décomposés, singuliers, ils représentent la mémoire d'une communauté déracinée : les Palestiniens du Koweït. Une mire de télévision, un livre aux pages blanches, noyé dans un aquarium, une cocotte-minute, une grande lampe noire collée au plafond, deux robinets reliés par un seul tuyau, la moitié d'un téléphone en marbre blanc - et on en oublie encore - poussent à la réflexion sur ces petits riens qui ont toute leur importance dans un quotidien. A travers tous ces objets usuels ou incongrus, c'est l'histoire de toute une communauté qui est préservée de l'oubli et de l'aliénation de la mémoire. Comment ' En fait, compte tenu de l'absence d'images collectives, de récits et d'archives, la mémoire est considérée comme le principal point de référence pour les objets de ce musée qui "réunissent des fragments de ce passé recollé afin de reconnaître et de donner du sens au présent. Cet état de fait leur confère une apparence à la fois réelle, impossible et irréaliste, et ?uvre également à imaginer et à récupérer l'histoire et l'héritage des Palestiniens au Koweït". Pour rappel, le MoMRTa (le musée des objets répondant à l'absence) a été conçu pour remédier à l'absence de personnes et de documents témoignant de l'histoire des Palestiniens au Koweït. En effet, arrivés en masse en 1936, les Palestiniens ont, au fil du temps, constitué une communauté "dynamique" qui n'a pas été sans influencer positivement la société koweïtienne par sa culture, son histoire, ses traditions. Pourtant en 1990, cette même communauté vivra une autre déchirure et un autre départ massif, à la veille du conflit irako-koweïtien. Le MoMRta explore donc cette absence "à travers une collection d'objets commandés qui évoquent délibérément et, de ce fait, rappellent la décadence de l'âge d'or de la société koweïtienne et palestino-koweïtienne", indiquent les organisateurs. Ils précisent encore que le MoMRta est une "autorité indépendante qui, après réflexion, détermine qui a le droit de concevoir un tel musée. Il incarne une promesse, celle de retracer une histoire vulnérable et de réunir les conditions d'un musée. Ses objets sont similaires à ceux requis par n'importe quel autre musée, et sont aussi inextricablement liés à l'existence des Palestiniens au Koweït qu'à la nature universelle, collective, individuelle et discutable des objets exposés dans n'importe quel autre musée". A noter qu'en marge des trois expositions, la thématique de ce 5e FIAC -"Contre l'absence"- a fait l'objet d'une journée d'étude où, parmi les intervenants, figuraient le Dr Maï Al-Nakib du Koweït, avec une conférence intitulée "Palestiniens au Koweït : jusqu'où '", Yehia Sewailam d'Egypte dont l'intervention a porté sur l'art contemporain palestinien au Koweït ou la Libanaise Kristine Khouri qui a choisi pour thème de conférence "L'exposition internationale pour la Palestine de 1978". En outre, la chorégraphe et danseuse Nacera Belaza a également présenté, lors de ce rendez-vous, une performance chorégraphique avec Dalila Belaza intitulée Duo Montpellier.




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