Algérie

Festival du Raï de Sidi Bel-Abbès



Le rythme dans tous ses états, en attendant Khaled Les Bélabbésiens ont vibré en fin de semaine au stade du 24 février, «temple» habitué à ces voix populaires provoquant extase et transe et où les soirées se poursuivent en attirant de plus en plus de spectateurs… Et c’est avec plus de mordant d’autant qu’un air de nostalgie s’est emparé de tout le monde notamment avec la présence forte d’une illustre tête d’affiche des années 7O, le Cheikh Boutaiba Saadi. Lequel toujours aussi énergique, aura produit pour le public un répertoire digne de la «grande époque». Il entonnera ses fameuses chansons caustiques telles «Choufou maidir essaheb», «Khalitini», «Ya el mouima», «Jat t’saoum». L’arrangement musical a fait littéralement survolter les gradins et dans une frénésie rare. Le cheikh aura réussi à séduire l’assistance public pourtant en majorité jeune. Abdelkader Kaldi à sa suite et comme à son habitude a chantonner un air de cheikh Khaldi, lu en même des poèmes de Melhoun avant de se lancer dans ses propres chansons à l’image de «Arous et aroussa» ou encore de «Touahacht nhanek». Très applaudi. On aura également découvert chaba Farida el Chaouia dans un style métissé et aura été bien apprécié. Autre grand moment est l’apparition de Houari Benchenet lequel n’a pas manqué de rendre hommage aux bélabésiens pour l’organisation du festival. Cette «tabriha» a mis du feu dans les tribunes. Sa malhama oranaise «Sid el Houari» a laissé une empreinte profonde, tant ce voyage dans les rues d’El Bahia ont plu et même ont été ovationnés. Comme si Sidi Bel Abbes et Oran ont trouvé à travers cette chanson le point de rencontre le temps d’une mélodie. Benchenet, en vrai pro, a su se montrer disponible, crooner par moment, les mains ont beaucoup applaudi. Comme il fallait s’y attendre, Chab Yacine et Chab Khouiled ont comme les autres enflammé les mélomanes pour dire que la scène a eu son rythme voulu. Et hier Cheb Mimoun, chaba Sihem l’oranaise, chaba Lily Soltane, cheb Belloumou, ont suivi le pas de danse chacun touchant les fibres sensibles des histoires toujours sentimentales et toujours où l’échec est aux aguets comme une fatalité. Et quand Belkacem Boutelja s’est montré, il y a eu comme un arrêt du temps, avec ses airs de vieux bluesman, la dégaine relâché, très fermé dans son visage. L’artiste aura laissé de sa voix cassée transparaître ce Rai brut, haché, dur, avec des mots de la vie suave. Belkacem a vraiment restitué cette part de hard des centres urbains. Avec les aléas de l’existence amère, moment aussi pour nous retremper à la source. Les jeunes ont découvert un «aîné authentique» sorti tout cru du vécu. Côté environnement, la daïra de Benbadis et Mestpha Ben Brahim ont accueilli durant ces deux journées la troupe de Rabah, Cheb Kader, la troupe Djillali et le chanteur Hicham qui ont animé avec beaucoup d’entrain des salles conquises pour affirmer que sur ce plan, on dira que le festival est bien parti pour durer sur les bords de la Mekerra. Sans parler de la radio locale Mekerra qui a reçu des spécialistes en la matière. Même si il aurait été plus judicieux que ces rencontres se déroulent dans une salle pour donner l’occasion aux intellectuels de participer à une confrontation d’idées tant le sujet est important. Rappelons que des sources parlent de l’invitation surprise du «King Khaled». Si cela confirme , on peut dire que cette manifestation aura certainement un peu plus d’envergure en considérant que Khaled est une figure internationale et apportera à la fête une tonalité sans conteste. Sachant qu’à lui seul il fera vibrer tout Bel Abbes lors de la cérémonie de clôture. D’ici là les artistes n’ont continuent pas moins de drainer la foule. Ahmed Mehaoudi


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)