Perpétuer la tradition
Le festival du Melhoun qu’organise, chaque année, la localité de Mazouna, située à 75 km au nord-ouest du chef-lieu de la wilaya de Relizane, est une des plus importantes manifestations culturelles de la région. La ville de Mazouna a toujours constitué un pôle culturel réputé pour avoir abrité, depuis le 16e siècle du temps de Sidi Lakhdar Benkhlouf, des joutes oratoires dédiées à la poésie populaire Melhoun. Le festival de «la poésie populaire dans le kounech Mazouna», qui s’y déroule à l’initiative de la Direction de la Culture, se propose de perpétuer cette tradition et valoriser ainsi le patrimoine immatériel de la région de Mazouna. C’est une rencontre où les plus célèbres représentants de la poésie populaire venaient de toutes parts pour présenter leurs qacidates devant un jury composé d’hommes de lettres chevronnés et respectés. Les meilleurs textes étaient alors sélectionnés pour figurer ensuite dans le «Kounech Mazouna», un recueil qui renferme les textes des plus illustres poètes de la région. Pour cette année, ce sont plus de 50 poètes du Melhoun, provenant de quelque 16 wilayas du pays, qui ont eu à se mesurer, durant deux soirées, devant un jury de sélection, présidé par M. Delaï Mohamed Amine, chercheur au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) d’Oran, à qui l’on doit la remarquable anthologie intitulée «Paroles graves et Paroles légères -Kalam El Jad oua kalam el Hazl», un guide bibliographique ainsi qu’un livre sur la chanson chaâbi, intitulé «Chansons de La Casbah» et le Pr. Abdelhalim Tobbal, un spécialiste des arts populaires, invité de la wilaya de Médéa. Dans un souci de sauvegarde du patrimoine immatériel de la région, les organisateurs du festival envisagent d’éditer les œuvres qui seront primées dans un recueil. Le programme du festival devait comporter également un cycle de conférences qui ont été animées par des chercheurs et des spécialistes en arts populaires. Un hommage sera rendu aux lauréats de cette manifestation au cours d’une soirée à laquelle ont été conviés des chanteurs célèbres, à l’instar des représentants du genre chaâbi tels Chaou Abdelkader et Tarfaya Mustapha, les cheikhs Mohamed Ould Houari et Beldja Menouer pour le style bédoui, ou le chanteur de style sahraoui Merniz Abderrachid, qui puisent leurs textes du patrimoine populaire, ainsi que d’autres figures connues de la chanson algérienne qui animeront la soirée de clôture du festival, à l’image de Abdelkader El Khaldi (Mostaganem), Laribi Tahar (Oran), Belahcen M’hamed (Relizane) et Sediri Mourad (Bejaïa).
G. M
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Posté Le : 12/04/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com