Algérie

Festival du film japonais : Yamada, le samouraï



Le Festival du film japonais a connu samedi son coup de starter avec la projection de la Servante et le samouraï du réalisateur Yoji Yamada. Le sacré a vite été bousculé par un réalisateur qui s?est montré sensible à la vie des petites gens. Le film de samouraï fut de tout temps placé sous des réalisateurs comme Akira Kurosawa qui en ont fait leur sacerdoce et l?ont façonné à leur image tout en rondeur. Ces gens de l?ère Shogun retrouvent une autre consistance sous le regard d?un Yamada qui s?est toujours fait le défenseur du sabreur traîne-misère dont il existe tant dans la société japonaise rigide. Il fait ainsi un pied de nez à une certaine idée du cinéma japonais. Pour ceux qui le connaissent, Yamada, qui réalisa une trilogie qui restera toujours dans les annales, a su sortir de l?idée défendue par ces prédécesseurs : « Les samouraïs étaient de vaillants combattants, mais ne sortaient que très rarement leur sabre, en cas d?absolue nécessité. » Il peuvent dans le cas du film projeté avoir bon c?ur et aller jusqu?à aimer leur servante, suprême blasphème. Pas si mal non ! Sans trop d?iconographies comme en aiment les cinéastes japonais, le réalisateur, plusieurs fois consacrées aussi bien au Japon qu?à l?étranger, a su rendre compte d?une vie toute vouée à l?idéal moderniste qu?ont longtemps refusée les seigneurs féodaux au Japon. Point de grandiloquence, tout juste une touche de réalisme que beaucoup ont remarquée chez ce réalisateur qui s?est refusé à perpétuer une tradition longtemps de mise au pays du Soleil-Levant. « Le film conserve, en arrière-plan, un contexte politique qui enserre le drame ou, au contraire, y insère des moments de respiration comique », relève-t-on. La modernité ne s?est pas imposée facilement au pays de Yamada, mais il a fallu des guerriers, pas seulement au sens militaire du terme, pour promouvoir cette idée de progrès. Tout ce décor où l?on peut voir des samouraïs, vêtus d?uniformes « européens » a été repris. Kie a su capter le c?ur de l?un qui s?est trouvé au c?ur d?un complot aux prises avec son clan. L?intimisme a droit au chapitre dans ce film qui fini bien en dépit du duel qu?a eu le héros avec son ami excommunié. Il saura malgré tout venger son ami. Il s?en prendra à son dirigeant et demandera la main de celle qui n?est pas de son rang. Le lyrisme goguenard n?y est pourtant pas. Le réalisateur fera une conférence après la projection de l?Ame du guerrier demain.


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