Algérie

Festival du film arabe : « Chama et les palmiers blessés » ou comment blesser l'histoire



Fruit d'une idée de coproduction algéro-tunisienne née lors de la dernière édition du festival du cinéma arabe, des extraits du prochain film du réalisateur tunisien Abdellatif Ben Ammar, « Chama et les palmiers blessés » (titre provisoire en remplacement de Avenue des palmiers blessés) ont été projetés hier à l'hôtel Royal. Le tournage a commencé 5 mois après la rencontre à Oran des deux parties, le réalisateur tunisien d'une part et Nadia Cheraibi de l'autre. Pour les organisateurs de cette initiative dont cette dernière, productrice représentant la partie algérienne, minoritaire, il s'agit surtout de montrer que le festival permet aussi des rencontres prometteuses entres différents intervenants dans le domaine du cinéma. Abdellatif Ben Ammar en est à sa deuxième expérience du genre après Aziza en 1981avec dans les rôles principaux Mohamed Zinet et Yasmine Khlat et à laquelle a participé Youcef Sahraoui en tant que directeur de la photographie. « A travers ce film, j'ai voulu montrer le rôle des intellectuels dans la falsification de l'histoire », déclare le cinéaste pour qui la mémoire populaire est ineffaçable et finit toujours par émerger au-delà du mensonge. Le film qui situe le présent à l'hiver 1991 raconte l'histoire d'une fille tunisienne (rôle interprété par Leila Ouaz) qui, à travers sa quête d'un père, mort dans la guerre de Bizerte en 1961, découvre un passé pas toujours conforme à ce qui est raconté officiellement.5 acteurs algériens dont Hassen Kechiche et Rym Takoucht figurent dans la distribution. « Notre avenir réside dans le fait que les responsables politiques doivent se remettre en cause et prendre conscience de l'importance de la production cinématographique locale et ceci indépendamment des problèmes financiers », espère-t-il en déplorant par ailleurs le fait que les réalisateurs sont ignorés par la critique et les médias jusqu'à ce que leur film sorte, contrairement aux vedettes occidentales qui bénéficient d'une large diffusion de leur moindre faits et gestes. On aura également soulevé le fait que les productions financées par l'Occident obligent les auteurs à se soumettre à une certaine orientation dans l'écriture scénaristique, ce qui, selon les mêmes intervenants, déteint sur le contenu qu'on veut donner au film. Abdelatif Ben Ammar s'est également interrogé sur le marché auquel sont destinés les films réalisés dans les pays arabes.


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