Contrairement à l'édition précédente, celle de cette année, la troisième,
se caractérise par davantage de sobriété ou plutôt moins d'ostentation. C'est
ce qu'a laissé entendre Hamraoui Habib Chawki, commissaire du festival, lors de
sa conférence de presse en juin dernier en évoquant le budget alloué à cette
manifestation. C'est surtout ce qu'ont relevé ceux qui ont suivi ce festival
depuis son premier coup d'envoi en 2007.
Pour la cérémonie d'ouverture,
qui a eu lieu jeudi en début de soirée, les invités, y compris les vedettes,
ont traversé à pied la distance séparant le siège de la mairie et le théâtre
Abdelkader Alloula. Evidemment, on a déroulé le tapis rouge pour ces hôtes de
marque. L'an dernier, c'est à bord de voitures de luxe, une pour chaque
vedette, que les festivaliers avaient rejoint le théâtre. La traversée à pied
de ce trajet a permis à la vedette égyptienne Yousra, décidément très
populaire, de se dégager de ses accompagnateurs pour aller saluer la foule qui
s'est agglutinée sur le passage des invités à la cérémonie d'ouverture.
Spontané ou non, le geste de Yousra a été très apprécié par ses fans, notamment
les jeunes femmes.
D'une manière globale, la
cérémonie d'ouverture a été une succession de clins d'oeil. Pour l'Algérie en
premier lieu, grâce à un chant un peu passé d'époque. Un clin d'oeil pour Oran
grâce à l'hommage rendu à Abdelkader Alloula et à Sirat Boumediène. Haïmour a
reproduit une chanson de la pièce d'»El Djouad» et Adar a interprété des
passages joués par feu Sirat. Cette évocation a fait pleurer Fadéla Hachmaoui,
une comédienne complice de ces deux icônes du théâtre national.
Mais c'est encore Yousra qui s'est
distinguée lors de cette cérémonie. Avec un duo algérien, elle a interprété une
chanson invitant à l'amour. Elle a fait preuve d'une aisance étonnante en
passant d'un registre linguistique à un autre : de l'arabe au français et à
l'anglais. Le public, qui a suivi cette prestation sur l'écran géant dressé pas
loin du théâtre, n'a pas pu dissimuler son émerveillement. La cérémonie a été
aussi l'occasion de présenter les membres du jury de ce festival. On relèvera
la présence de Wassiny Laaredj à côté des critiques de cinéma venus pour la
plupart du Moyen-Orient. Du côté officiel, on notera juste la présence des
responsables d'Oran, à leur tête le wali et le maire d'Oran.
Dans l'après-midi du jeudi,
pendant que Yousra animait sa conférence de presse à l'hôtel Royal, Hamraoui
Habib Chawki, se découvrant des talents de metteur en scène, supervisait les
dernières retouches du spectacle programmé pour la cérémonie d'ouverture. Il ne
s'est pas empêché de quitter son poste d'observation du premier étage de la salle
du théâtre pour descendre sur scène et donner des orientations. Des jeunes
filles composant la chorale, fort probablement des Oranaises recrutées pour
l'occasion, il a exigé d'avantage « de coeur pour chanter et exprimer l'Algérie
». Pour plusieurs comédiens et travailleurs du TRO, l'homme est apparu comme
assumant seul les tâches de l'organisation de cette manifestation. Le groupe
qui l'avait accompagné l'an dernier, quand il était à la tête de l'ENTV, s'est
sensiblement réduit. Quant à Yousra, elle s'en est bien tirée lors de sa
conférence de presse. Elle a révélé son engagement politique puisqu'elle est
ambassadrice des Nations Unies contre la faim et l'ignorance. Elle a plaidé
pour un travail pacifique sur l'image de l'Arabe, souvent associée au terrorisme
et à la violence. Elle a parlé de ses engagements professionnels qui l'ont
empêchée d'assister aux précédentes éditions. D'ailleurs, elle a pris un vol
hier très tôt le matin pour reprendre le tournage d'un feuilleton programmé
pour le mois de ramadhan qui se pointe à l'horizon. Mais Yousra a surtout
déjoué avec brio le piège de certains confrères qui ont essayé de l'emmener sur
le terrain de « la permissivité » de certains de ses films. On retiendra aussi
qu'elle doit dans un proche avenir jouer dans un film dont le réalisateur est
une femme.
Du côté des cinéphiles, on attend
d'ores et déjà le film « La Chope de Chahhata » de l'Egyptien Khaled Youssef,
qui a provoqué un scandale en Egypte, à tel point qu'El-Azhar l'a condamné.
On s'impatiente de voir «
Casanegre » du Marocain Noureddine Lakhmari.
Le coup d'envoi des projections
des films en compétition ne manquera pas de placer les débats sur un autre plan
que celui du coût du festival et de ses retombées sur la ville d'Oran. On aura
l'occasion de découvrir les pas de géant réalisés par des cinémas inexistants
quand le nôtre avait acquis ses lettres de noblesse sur le plan
international...
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Posté Le : 25/07/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ziad Salah
Source : www.lequotidien-oran.com