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Festival des suds à Arles : une folle ambiance populaire Culture : les autres articles



Festival des suds à Arles : une folle ambiance populaire                                    Culture : les autres articles
On est revenus éblouis du splendide Festival des Suds à Arles. Si le mot populaire a encore un sens, c'est ici. Les scènes se démultiplient sur plusieurs places de la ville. Gratuitement, des groupes venus du monde entier s'y produisent. De Trinitad ou de Jordanie, chaque ensemble rencontre les faveurs du public, au bord du Rhône généreux, dans cette ville romaine par excellence. Deux superbes vestiges s'y côtoient : les arènes (ou plutôt l'amphithéâtre, selon son appellation romaine d'origine), et le théâtre antique, où, pendant une semaine, les scènes se succèdent. La directrice, Marie-José Justamond, nous en parle. «Mettre en avant la diversité»
Arles
De notre envoyé spécial
-Chaque festival s'ancre dans un lieu bien particulier, pourquoi celui-ci à Arles particulièrement depuis 1996. Est-ce un hasard '
Il n'y a pas de hasard, je l'ai fondé il y a dix-sept ans, à la demande de Michel Vauzelle, maire d'Arles, On avait parlé de rencontre méditerranéenne, multiculturelle. Il fallait créer en cette ville méditerranéenne un festival autour de la Méditerranée avec une ouverture sur le monde, pas isolé. Avec la volonté de mettre en avant la diversité. Nous souhaitons mettre en valeur des musiques qui ont des racines.
-Peut-on parler de festival de musiques du monde, le mot étant un peu galvaudé '
Ce n'est pas notre référent, mais c'est le plus pratique.
-Arles est une ville du Sud, et un melting-pot de gens venus de pays du Sud pour s'y établir. Le festival Suds toute l'année fait-il une interaction avec ses populations '
Nous sommes complètement impliqués dans la vie du territoire pendant le festival et tout au long de l'année. On travaille avec les jeunes des quartiers, des collèges, les familles avec les dames de l'immigration dans les associations avec les communes des alentours. L'implication est large. Elle le sera encore plus en 2013 avec Marseille capitale européenne de la culture. Toute la ville sera prise dans le mouvement avec une grande nuit blanche.
-Est-ce que depuis 17 ans, cela a créé des vocations '
Chez les jeunes des quartiers. C'est difficile de définir cet impact. Ce qui est sûr, c'est que cela crée de l'ouverture pour le plus grand nombre sur d'autres manières de vivre, d'être, d'autres musiques et d'autres cultures. Ce sont d'autres possibles que nous proposons. On ne peut pas affirmer que certains soient devenus des artistes connus ou reconnus, mais nous avons une scène musicale en Arles très vivante que nous contribuons bien évidemment à faire vivre.
-On ne peut séparer la dimension culturelle de la montée de l'extrémisme de droite dans les urnes. Comment cela se vit-il '
C'est quelque chose de douloureux pour nous. Cela fait dix-sept ans que nous luttons pour défendre l'humanisme pour aller vers la découverte de l'autre. Donc, ce que révèlent les élections est douloureux dans nos régions particulièrement. On se bat pour moins de peur et plus d'ouverture et tout à côté c'est la fermeture. C'est compréhensible pour les populations qui souffrent et qui n'ont pas toutes les clés de compréhension de ce qui se passe et qui se contentent des explications sommaires et justement que c'est la faute des étrangers. Mais d'autres, moins souffrants, se laissent aussi aller au rejet. C'est la preuve qu'il faut instaurer d'autres formes de dialogue, c'est indispensable et c'est urgent.
-Pourquoi avez-vous porté une attention vers l'Algérie en cette année 2012, 50 ans après l'indépendance '
Nous nous sentons très concernés par ce pays. Il y a une très forte communauté algérienne. Nous tenions à avoir sur la scène du théâtre antique El Gusto, devant un public très mélangé que nous allons recevoir ce soir-là. Et Houria Aïchi, ainsi que le gnawa de Aziz Sahmaoui. C'est une soirée symbolique, importante, pour le passé, le présent et l'avenir. L'Algérie est certainement le pays avec lequel nous avons les liens les plus forts.
-Il y a aussi le groupe français Zebda qui s'est reformé après que Mouss et Hakim de leur côté eurent donné une nouvelle vie aux chansons de l'immigration algérienne. C'est important '
Oui, mais là, c'est plus facile que d'avoir El Gusto. Cette année est celle des retrouvailles avec l'Algérie, nous nous devions d'avoir des grandes soirées de fête, conviviales, autour de la culture algérienne, des racines de l'histoire aussi de l'immigration algérienne, en chansons et en musique.


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