Algérie

Festival de Locarno : Dans les steppes du Kirghistan



Un film spectaculaire projeté dimanche soir sur la Piazza Grande devant un public nombreux et impressionné : Le voleur de lumière du cinéaste kirghiz Aktan Arym Kubat. Locarno (Suisse). De notre envoyé spécial Un village irréel, perdu dans les steppes, les trains y passent sans s'y arrêter, a vécu une longue existence sans électricité. D'une vie désolée, abandonnée aux vents, voici qu'un jour soudain la lumière surgit. Un bonheur illusoire, car les habitants pauvres ne peuvent payer ni les compteurs ni les factures de consommation. Commence alors la bataille de l'électricité. Un type du village, remarquablement doué, apprend vite à trafiquer les compteurs, à se servir d'un seul pour brancher clandestinement tout son quartier. C'est le voleur de lumière. Soudain les lumières aveuglent les villageois mais alertent aussi les employés de la compagnie nationale d'électricité. Ces derniers tentent d'arrêter les dégâts, mais sitôt repartis, le voleur de lumière se remet au travail. C'est un film plutôt joyeux, dominé par l'humour populaire sur les nécessités du progrès moderne appliqué à une économie très pauvre. Le scénario assez riche en rebondissements donne aussi des informations d'ordre politique sur ce qui se passe au Kirghizistan, dirigé par un dictateur ennemi de son peuple et protégé par l'Amérique.Le chômage pousse les jeunes a s'exiler à Moscou à la recherche de travail, les « harraga des steppes » poussent même leur chance jusqu'en Italie parfois. Pendant ce temps, de nouveaux millionnaires tentent d'accaparer les meilleures terres du pays. Dans le rôle du Don Quichote kirghize qui trafique les compteurs, on retrouve le réalisateur lui-même, Aktam Arym Kubat, auteur déjà de plusieurs films dont l'Enfant adopté, primé ici même au Festival de Locarno en 1998. La section Open Doors a montré cette année plusieurs 'uvres cinématographiques d'Asie Centrale venues du Kirghizistan, du Kazakhstan, d'Ouzbékistan, du Turkeménistan, du Tadjikistan. Des pays sans écoles de cinéma, les cinéastes sont formés au VGIK de Moscou. Sans budgets de production, mais où le rêve de cinéma est très fort et fait surmonter toutes les difficultés. Tout en préservant leur identité nationale, la langue et l'histoire de leur pays, le cinéma de ces pays d'Asie Centrale subit parfois les influences étrangères. Le cinéma du Tadjikistan est proche du cinéma iranien,parce que la langue du pays est proche aussi du persan. En Ouzbékistan, c'est le modèle Bollywood qui domine avec des films populaires chantés et dansés. Au Kazakhstan, le cinéma est resté pour sa part dans la sphère du cinéma russe.


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