Algérie

Festival de locarno



un parfum du 7e art Pas de stars, pas de tapis rouge pour les cinéastes qui débarquent à Locarno où l?air embaume cependant du parfum du 7e art. Dans la journée, sous un ciel serein, les bateaux flottent paisiblement sur les flots calmes du lac Majeur. Dès que la nuit tombe, les éclairs de l?orage surgissent dans le ciel. Tout le petit monde du cinéma court sous l?orage, deux minutes chrono pour arriver à la salle du Casino en partant de l?hôtel situé sur les rives du lac. Sous les trombes d?eau, la projection de la Piazza Grande fait relâche. C?est le cycle quotidien du Festival de Locarno qui grandit chaque année pour devenir un des centres de la cinématographie du monde. D?abord une petite ville touristique, sans doute à l?origine culturellement défavorisée, qui offre aujourd?hui à ses habitants, des centaines de films, des ?uvres venues des quatres coins du monde. Nouvelle génération de cinéastes Cette année, on a vu le débarquement des cinéastes du Mékong, du Kazakhistan, de Chine et d?ailleurs. Et de jeunes cinéastes du Liban, de Russie et de l?Inde viennent ici chercher un complément à leur budget, des coproducteurs suisses qui seraient tentés par l?aventure avec eux. Deux documentaires au moins sont à signalés. Two for one (deux pour un), de l?Italien Giovanni Pitscheder : sur le péril des mines antipersonnel au Cambodge. Sur le territoire cambodgien, il y a 6 millions d?habitants. Et dans le même territoire, il paraît possible de compter au moins le double des mines prêtes à exploser (12 millions, selon certains experts). Au Cambodge, il y a hélas, une myriade d?enfants mutilés. Une journée banale pour eux, à la maison et à l?école, peut finir tragiquement : ils vont se baigner dans la rivière et ils perdent leurs bras ou leurs jambes, car il y a des mines super-sophistiquées, des mines « intelligentes » qui flottent à la surface de l?eau. Au Liban, cette fois-ci, Danielle Arbid revient à l?époque de la guerre civile pour filmer une sorte de « dialogue dans un boudoir ». Autour de sa mère, dans un salon de Beyrouth très cossu, la cinéaste a regroupé des femmes de sa famille et leur a tendu le micro. Un film sur la parole et sur la manière de gérer les moments difficiles. Une vraie caisse de résonance (de la tragédie libanaise) à travers la parole des femmes. Il y a des paroles très fortes et beaucoup d?humour oriental. Un documentaire d?Elia Suleiman : Chronique d?une disparition (1996) alterne aussi. Gravité et humour sur la situation en Palestine. Un journal très personnel de ce cinéaste né à Nazareth et vivant en Occident. La toute nouvelle adaptation du roman de Graham Green The quiet american, par Philip Noyce, témoigne de l?indéniable intuition politique du grand écrivain anglais. Le massacre des vietnamiens par l?armée américaine qu?il évoque dans son roman, ce sont les Irakiens aujourd?hui qui en font les frais.


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