Algérie

Festival de la chanson oranaise: Les soirées se suivent et se ressemblent



Après avoir exécuté deux chansons, il a quitté le théâtre de verdure accompagné de sa femme et ses deux enfants. Sa participation à ce festival était déjà de l'ordre du passé. Il doit attendre uniquement son cachet et avec moins d'illusion un probable prix. Il s'agit d'Azzedine, un vieux routier de la chanson oranaise, musicien accompli malgré son jeune âge. Son talent est reconnu par tous sur la place publique, mais il n'a jamais pu exceller. Parce qu'il a emprunté la voie des manifestations publiques, selon un connaisseur de la vie culturelle oranaise. Lors de la troisième soirée du festival d'Oran, il a présenté une chanson de sa propre composition et une reprise d'Ahmed Wahbi. Sa prestation a été desservie par une sono dont les défaillances et les limites deviennent de plus en plus handicapantes aux participants. Même l'orchestre, dirigé par Bekkay Bey, commence à montrer des signes d'essoufflement. Selon un participant, les membres de cet orchestre travaillent dans des conditions pénibles : les répétitions se déroulent la journée dans une salle non climatisée.

 Houria Baba, une autre habituée des manifestations de ce genre, a été une des affiches du programme de la soirée d'avant-hier. Ayant choisi un genre se frottant avec le raï, notamment sur le plan des paroles, elle a su intéresser un public venu pour d'autres fins, notamment se décharger de son trop plein d'énergie. Lors de son passage, des petits groupes de jeunes ont investi la scène. On s'est permis même de l'accompagner quand elle a chanté «lamoima et laghbina». D'autres vedettes ont défilé sur la scène. On retiendra la programmation d'un chanteur venu de Relizane, correspondant d'un titre de la presse arabe. Les noms des participants ne dérangent plus le public et ne l'enchantent pas non plus. Les jeunes, désoeuvrés, font un saut au théâtre de verdure avant au lieu de se mettre sur la terrasse d'un café. Même du côté des organisateurs on sent le relâchement. Lors de la troisième soirée, aucun d'eux ne s'est présenté au théâtre de verdure. C'est à l'animateur, un animateur de la radio El-Bahia, qu'est revenu la charge de gérer la soirée. Depuis l'ouverture de cette manifestation, il déploie des efforts titanesques pour épater le public par sa langue trop savante. Exactement comme une pièce de théâtre, les rôles sont distribués : le public fait des lieux un point de rencontre, les participants défilent devant lui pour gagner quelques sous et les organisateurs font semblant de participer à l'animation culturelle de la ville. Mais au bout de trois soirées, les choses sont devenues de plus en plus claires : ce n'est pas une manifestation de ce genre, organisée de la sorte, qui peut propulser la chanson oranaise.




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