Festival de Carthage
Un palmarès absurde Le jury du 20e Festival de Carthage a-t-il eu raison de faire l?impasse sur le seul film algérien en concours, Al Manara, de Belkacem Hadjadj ? On ne le pense pas. C?est injuste. Le film de Hadjadj apporte un ton très neuf, une vision choc. Peut-être pas très « politiquement correcte » pour une certaine dame iranienne (au jury tout de noir vêtue, foulard strict, qui aurait considéré, selon certains, le film comme attaque à la religion. Ce qui est archifaux. D?ailleurs, il n?y avait pas d?Algérien au jury qui aurait pu expliquer tout cela et défendre Al Manara. Comme c?est le cas pour le Marocain Hamid Berrada qui a bataillé pour que le Tanit d?or aille au film marocain de Mohamed Asli. Par ailleurs, le même jury, décidément pas trop fort, pourtant présidé par Mohamed Malas, un cinéaste assez exigeant, n?a pas rendu service au très beau travail de l?Egyptien Ossama Fawzi dont le film magnifique est réduit à se contenter du prix de la photo et du scénario. Il est supérieur à cela. Son titre J?aime le cinéma ! Côté court, en revanche, aucune erreur de casting. Le très grinçant Visa du Tunisien Ibrahim Letaief, mérite fort son Tanit d?or. Visa joint le cocasse à l?absurde dans une mise en scène très alerte qui ne dure hélas que 26 minutes ! Pour avoir un visa Schengen, Rachid doit d?abord réussir la dictée Pivot. C?est la nouvelle loi. Comme il est nul en orthographe et qu?on a en plus égaré sa copie, c?est pour lui l?échec total. L?Europe, Rachid met une croix dessus. Un ami lui conseille de tenter sa chance dans les pays du Golfe. Il prépare un bon dossier et va à l?ambassade du Qatar. Un individu en turban lui demande comme test ultime de lui réciter sourate Al Baqara... Rachid décampe du bureau sans demander son reste.
Posté Le : 12/10/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mabrouki Azzedine
Source : www.elwatan.com