Festival de Cannes

L’Afrique grande absente dans la sélection Le festival de Cannes dérive-t-il vers une vocation raciste. Sinon comment expliquer l’exclusion du cinéma africain dans la sélection des films en compétition de cette 60eme édition. La révocation des cinéastes et producteurs africains est si flagrante jusqu’à être écartés du panel des 35 metteurs en scène désignés pour réaliser le film anniversaire. Et les justifications avancées par les organisateurs du festival ne suffisent pas, même s’ils considèrent que la contestation africaine est «sans fondement». «Il n’y a pas de films africains en compétition et aucun Africain n’a été sélectionné pour le film anniversaire», a souligné la cinéaste égyptienne Jihan El Tahri en prenant la parole mercredi lors d’une conférence de presse de la Fédération pan-africaine des cinéastes, à l’invitation du Festival de Cannes pour promouvoir le cinéma africain. De son côté, la Guilde africaine, une association de professionnels du cinéma en France et en Afrique, s’est interrogée également dans un communiqué sur les raisons de l’absence du cinéma africain au festival de Cannes, redoutant d’y voir un «délit de faciès». «Seuls les critères artistiques sont pris en compte pour la sélection. Quand il n’y a pas de films, c’est toujours le signe que le cinéma ne va pas bien dans cette région», a précisé le président du Festival de Cannes, Gilles Jacob, qui a souhaité offrir une tribune à la Fédération pan-africaine des cinéastes. Il avait indiqué au début de la réunion que «le Festival souhaitait tout faire pour aider le cinéma africain et accueillir des oeuvres dans la compétition». Seulement, comme le précise la Guilde, «depuis dix ans aucun film africain n’a été sélectionné en compétition pour la Palme d’or». «Est-ce le fait du hasard ou est-ce un délit de faciès lié à la couleur de nos images?». Consciente des difficultés que rencontre la production cinématographique africaine, la Fédération pan-africaine des cinéastes a encouragé, dans un communiqué, les gouvernements africains à ratifier la convention de l’Unesco sur la diversité culturelle et a souhaité que les fonds d’aide soient développés pour favoriser et promouvoir le cinéma africain.