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Festival de Berlin



Festival de Berlin
Le 64e Festival de Berlin suit tranquillement son cours à coups de bonnes fictions et d'autres bien mauvaises. Le meilleur et le pire dans la sélection officielle.Berlin (Allemagne)De notre envoyé spécialOn retiendra quelques remarques élogieuses sur le film de Rachid Bouchareb. Un article signé Boris Andjelic dans The Evening News, quotidien de Belgrade et un autre de Jan Shulz-Ojala dans le journal de Berlin Der Tagesspiel. Tous deux rendant admirablement compte du travail fait dans Two men In Town. Cela n'a pas empêché une journaliste américaine dans Screen de s'en prendre à Bouchareb qui a mis? le mauvais costume-cravate à Forest Whitaker et des lunettes à la Malcom X. Cela ne va pas pour un prisonnier américain. La même Fionnula Halligan reproche aussi à Brenda Blethyn de ne pas avoir l'accent américain. Voilà, comment parfois les choses volent bien bas au Festival de Berlin.D'autre part, le choc subi ici par le film du Danois Lars Von Trier, fiction exceptionnellement insupportable, n'a pas empêché l'auteur de s'en prendre publiquement au Festival de Cannes qui l'avait déclaré «persona non grata». Dans une conférence de presse, le Danois avait déclaré : «J'aime Hitler, c'est un type sympathique.» Von Trier s'est mis en tête, par pure et simple vacherie, de s'attaquer à un grand festival qui l'a fait connaître. Mais le plus stupéfiant, c'est qu'il a des supporters à Berlin. Et alors que son film traîne lamentablement en longueur, ils ont réclamé la version intégrale ! Ceci dit, il y a au moins trois films déjà vus en compétition qui échappent à toute critique.Le film allemand de Dietrich Bruggemann : Kreuzweg, histoire implacable d'une jeune fille prise entre la tradition catholique et l'environnement moderne où elle vit. Le film du Chinois Lou Ye : Tui Na, filmé à Nanjing. Lou Ye accomplit une grande prouesse de montrer une communauté d'hommes et de femmes aveugles, tous médecins d'un institut de massage thérapeutique, vivant leur vie presque normalement, tombant instantanément amoureux, riant, pleurant de tout et de rien. Une vie efficace et sérieuse, avec ses joies et ses petits drames. Devant les scènes de Tui Na, on n'en croit pas ses yeux !Le film d'Alain Resnais tourné en Angleterre : Life Of Riley (Aimer, boire, chanter). Un groupe de comédiens, avec une forte attirance pour le whisky, s'apprête à monter sur scène quand ils apprennent que l'un d'eux est atteint d'un cancer et n'a plus que peu de temps à vivre. Traitée sous forme de parodie loufoque des rapports de couples, cette histoire est une tentative de réconcilier cinéma et théâtre, une tentative totalement réussie qui prouve qu'à son âge Resnais possède encore un talent époustouflant. Quand on arrive au seuil minimal de qualité d'une sélection, on peut hélas citer des titres montrés au Festival de Berlin qui n'atteignent pas ce seuil.Le manque total d'imagination et de talent de l'Argentin Benjamin Naishat n'a pas empêché son très médiocre Historia del Miedo (Histoire de la peur) d'être en compétition. Montrer le pays de Borges sous cet aspect, comme un enfer quotidien, est difficilement supportable. Et par quelle mystérieuse raison aussi le film norvégien de Han Peller Moland, In Order of Disappearence, se retrouve dans la sélection officielle. Film vulgaire et brutal, une fascination incroyable pour le crime. On supporte à peine la moitié de la projection et on fuit à toute vitesse avec un sentiment de pitié pour ceux qui restent dans la salle jusqu'au bout. Les bons choix de Berlin sont aussitôt rabaissés par les pires. On s'inquiéte pour ce que le programme nous réserve dans les prochains jours.




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