L’Algérien Malek Bensmaïl en pole position
Spécialisé dans les cinématographies d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud, la compétition du festival des 3 Continents qui a commencé à Nantes (France), le 25 novembre dernier, offre cette année de nouveaux venus prometteurs.
Au premier rang desquels, se place le cinéaste algérien Malek Bensmaïl, qui réalise avec «La Chine est encore loin», un très beau documentaire sur les traces de la colonisation et de la guerre d’indépendance d’Algérie. Centré autour des instituteurs, ceux d’aujourd’hui et ceux d’hier. Histoire de transmission, histoire d’héritage, le film s’attache sur les visages de ces enfants et sur leur apprentissage d’une mémoire commune. Un sujet trop rarement évoqué, traité ici avec une grande finesse. Plus référencé, mais très réussi, «Una Semanas Solo» de l’Argentine Celina Murgas, qui s’inscrit nettement dans l’influence de Lucrecia Martel. L’histoire de ces jeunes argentins qui passent une semaine sans leurs parents, dans une résidence privée dont ils deviennent les maîtres, si elle n’est pas des plus originales, trouve ici une belle fraîcheur, grâce à de jeunes acteurs particulièrement bien dirigés. La solitude, les rapports de classe, l’âge ingrat, sont ici évoqués avec finesse. Au côté de ces deux très belles découvertes, on distinguait aussi, dans la bande à Jia Zhang-Ke, Emily Tang, qui signe avec Perfect Life, un film mi-documentaire mi-fiction, autour de deux destins de femmes quittant la campagne chinoise pour des plus grandes villes. Pour revenir à Malek Bensmaïl, il est né en 1966 à Constantine. Ses premiers essais dans le septième art, il les tente presque à l’adolescence en filmant en «Super 8», ce qui lui permettra de décrocher le premier prix national du Film amateur en Algérie. Après cela, il rejoint l’école de cinéma de Paris. Pour appendre le métier de cinéaste, il se déplace à Saint-Pétersbourg en Russie pour subir un cycle de formation dans les studios de Lenfilm. Toute sa filmographie qui est bien prolifique, il l’oriente vers l’actualité de son pays. «Il dessine à travers ses films les contours d’une humanité complexe: démocratie, modernité-tradition, langage, identité, société. Une volonté d’enregistrer la mémoire contemporaine et faire du documentaire un enjeu de démocratie et de réflexion». En 2004, il réalise un documentaire sur le parcours de son père, qui était l’un des plus éminents psychiatres algériens. Ce film sera consacré à l’échelle mondiale et couronné de distinctions prestigieuses tels que le Grand Prix des Bibliothèques au Festival du Cinéma du Réel à Paris, le Grand Prix du documentaire à la Biennale des Cinémas Arabes à Paris ou le Magnolia Award du meilleur documentaire au Festival International de Shangha et reçoit un prix du jury au Fespaco. «La Chine est encore loin», le film avec lequel il participe au Festival cinématographique des 3 Continents, est une production de cette année 2008. De 1996 à 2007, Malek Bensmaïl a réalisé dix œuvres entre documentaires, courts et longs-métrages.
R.C.
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Posté Le : 03/12/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com