Algérie

Fertile partenariat



Le président français Emmanuel Macron entame une «visite de bonne volonté» de trois jours en Algérie. Les présidents Tebboune et Macron ont confirmé que la visite visait à «approfondir les relations bilatérales, renforcer la coopération franco-algérienne sur les conflits régionaux et favoriser la réconciliation historique». Une visite pour «refonder» durablement une relation abîmée par des mois de brouille et booster la coopération bilatérale. Néanmoins cette « bonne volonté» reste assujettie à plusieurs facteurs. Certes, les paroles sont toujours plus audacieuses que les actes mais seuls comptent les actes. En effet, force est d'admettre que cette coopération marque le pas et a besoin d'un nouveau souffle. Economiquement, la France est à la peine en Algérie où, avec environ 10% des parts de marché, elle est désormais supplantée par la Chine (16%), premier fournisseur du pays.Les investissements français en Algérie ont chuté laissant la place à la Chine et la Turquie. Pour reprendre sa position historique en tant que premier investisseur dans le pays, la France doit mettre la main au portefeuille. En outre, il faudra relancer plusieurs projets gelés, à l'instar de l'usine de Peugeot. En termes d'investissements, la France a fortement déserté l'Algérie.
La frilosité des entreprises françaises n'est plus de rigueur. Cette crise de la présence française ne doit plus trouver son origine principale dans l'absence de véritable politique de coopération. D'autant que le nouveau Code des investissements plaide pour la stabilité et prône un arbitrage pour réguler le climat des affaires. Aussi, la visite en Algérie d' Emmanuel Macron devrait être l'occasion de rechercher de nouveaux rapports basés non pas sur le commerce traditionnel mais sur de véritables partenariats. Pour qu'une nouvelle approche puisse émerger, plusieurs conditions sont requises. Des conditions d'abord politiques. La nature des rapports entre les acteurs est conduite à changer fondamentalement, l'approche commerciale devant de plus en plus laisser la place à une approche de partenariat dans laquelle l'élément décisif doit être le volume d'investissements directs étrangers. Aussi, une vraie volonté politique, continue et pragmatique, de la part des dirigeants français, s'avère nécessaire pour impulser une vraie coopération bilatérale où les intérêts des deux parties seront préservés. Au plan économique, la mise en place d'un véritable partenariat est plus qu'indispensable, notamment dans les secteurs de l'agriculture, de l'énergie et des technologies nouvelles. L'autre condition est d'ordre culturel. L'Algérie ne doit plus être considérée comme un pays réservoir de technologies obsolètes toujours plus coûteuses mais comme un pays émergeant dans l'innovation et la transformation. D'autant que le nouveau contexte mondial a mis en évidence les différentes interdépendances des systèmes nationaux où le capital humain est souvent la véritable clé dans l'efficience des affaires. Pour cela, des efforts diplomatiques doivent être entrepris dans ce sens, surtout en ce qui concerne la question des visas. Car le risque, et donc le coût, serait très grand si les retards cumulés ne sont pas rattrapés. Aussi, la question est de savoir si la volonté affichée par les deux présidents l'emportera pour insuffler ce nouveau souffle aux relations bilatérales'


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