Algérie

Féroce répression contre l'opposition sénégalaise



Féroce répression contre l'opposition sénégalaise
Le célèbre chanteur, dont la candidature à  la présidentielle a été injustement rejetée par le Conseil constitutionnel, a été blessé mardi à  la jambe alors qu'entouré de centaines de jeunes, il s'approchait des policiers qui lui barraient le passage. La nouvelle candidature de M. Wade, qui vient déjà de passer 12 ans au pouvoir, est jugée «illégale» par l'opposition, pour qui il a épuisé ses deux mandats légaux après son élection en 2000 et sa réélection en 2007. Preuve que Abdoulaye Wade n'entend laisser aucune marge de manœuvre à  ses opposants : sept membres du mouvement de jeunes Sénégalais «Y'en a marre» ont comparu hier à  Dakar pour «participation à  une manifestation interdite», jour où l'opposition a appelé à  un nouveau rassemblement contre le président Abdoulaye Wade, interdit par les autorités. Ils ont plaidé «non coupable» à  ce procès qui s'est tenu à  Dakar, mais le procureur a requis contre eux 6 mois de prison avec sursis. Seuls quatre des sept jeunes étaient présents dans la salle du tribunal lors de l'audience publique, à  laquelle assistaient de nombreux jeunes. Parmi les quatre inculpés présents, figurent deux des leaders de Y'en a marre, les rappeurs Kilifeu et Simon.
Olusegun Obasanjo dans la peau d'un médiateur
Une vingtaine de membres de Y'en a marre avaient alors été arrêtés par la police. Ils avaient été conduits dans deux commissariats de Dakar, selon Y'en a marre, qui a affirmé que plusieurs avaient «été tabassés, torturés» par les policiers. Le ministre de l'Intérieur, Ousmane Ngom, avait qualifié le sit-in permanent dénommé «Fanaan» (veillée, en langue nationale wolof), de «délit de vagabondage» pour occuper une place en y campant et «créer un fait accompli».Les dernières tentatives des opposants rassemblés au sein de Mouvement du 23 juin (M23, partis et organisations de la société civile) de participer au centre-ville de Dakar à  des manifestations interdites se sont soldées par des violences entre manifestants et policiers. Au moins six personnes sont mortes et des dizaines ont été blessées ou arrêtées depuis fin janvier dans tout le Sénégal lors de violences liées à  la contestation de la nouvelle candidature du président Wade à  la présidentielle. C'est au cours de l'une de ces manifestations que les 7 membres de Y'en a marre ont été arrêtés. Le pouvoir sénégalais leur reproche notamment d'avoir voulu organiser le 16 février dernier un sit-in permanent jusqu'au retrait de la candidature du chef de l'Etat, sur la place de l'Obélisque à  Dakar, interdit par les autorités. Le M23, comme il le fait presque quotidiennement depuis une semaine, a appelé à  un nouveau rassemblement sur la place de l'Indépendance (centre-ville), où les manifestations sont prohibées depuis juillet 2011.  Pendant ce temps et comme pour narguer tout son monde, le chef de l'Etat sénégalais poursuit, impassible, sa campagne électorale entamée le 5 février et qui l'a mené dans la quasi-totalité des provinces du pays. Aujourd'hui et demain, il tiendra ses derniers meetings à  Dakar et ses banlieues. C'est dans ce contexte que l'ex-président nigérian, Olusegun Obasanjo, est arrivé mardi à  Dakar pour diriger la mission des observateurs de l'Union africaine (UA) à  la présidentielle, ce qui n'exclut pas qu'il joue un rôle de «médiateur» pour tenter de faire baisser les tensions. Hier, il a commencé à  rencontrer plusieurs candidats de l'opposition, parmi lesquels deux anciens Premiers ministres de M. Wade, Idrissa Seck et Moustapha Niasse. Aucune indication n'a été donnée concernant une prochaine rencontre avec le président Wade. Reste maintenant à  savoir si Olusegun Obasanjo – qui est cité comme en exemple en Afrique pour son respect des valeurs démocratiques – acceptera de salir sa réputation en crédibilisant un éventuel maintien de Abdoulaye Wade au pouvoir.


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