Algérie - Revue de Presse

Fermeture de la prison de Guantanamo



Washington veut des garanties Faut-il fermer Guantanamo? Washington affirme que c’est «plus facile à dire qu’à faire», mais si la décision appartient au président Bush qui assure vouloir en finir avec le camp-prison, l’avis de la Cour suprême sur le procès devant un tribunal militaire de Salim Ahmed Hamdan, un ancien chauffeur de Ben Laden pourrait s’avérer décisif. Sur les quelque 450 hommes encore détenus à Guantanamo (environ 200 ont été remis en liberté), seuls 10 ont été inculpés de crimes qui devraient les envoyer devant des tribunaux militaires, sur ordre du chef de la Maison Blanche, à moins que la Cour suprême qui se penche cette semaine sur la légalité de la procédure n’en décide autrement. Ce serait les premiers procès du genre depuis la Deuxième guerre mondiale. «Je voudrais fermer Guantanamo. Je voudrais en avoir fini avec», a déclaré la semaine dernière George W. Bush, expliquant que les Etats-Unis voulaient renvoyer une partie des prisonniers, «venant principalement d’Arabie saoudite, d’Afghanistan et du Yémen», dans leur pays d’origine, mais que «certains devaient être jugés par les tribunaux américains. Ce sont des tueurs de sang-froid. Ils tueront quelqu’un s’ils sont laissés en liberté». «J’attends que la Cour suprême détermine quelle est la juridiction appropriée pour juger ces gens», a-t-il ajouté. Un imbroglio juridique Le procureur en chef de Guantanamo, le colonel Morris Davis, anticipe «une décision favorable» au gouvernement, a-t-il dit. Selon lui, environ 65 autres «ennemis combattants», statut inexistant dans le droit international, devraient alors être également inculpés de crimes. Salim Ahmed Hamdan, Yéménite âgé de 36 ans, a reconnu avoir servi de chauffeur au chef du réseau Al-Qaïda mais dément toute implication dans des projets d’attentats contre les Etats-Unis. Parti d’Afghanistan après les attentats du 11 septembre 2001, il a été capturé au Pakistan et livré aux forces américaines. L’armée américaine l’accuse d’avoir également été garde du corps de Ben Laden et à ce titre d’avoir au moins eu connaissance du complot d’Al-Qaïda. Persona non grata dans leur pays La Cour suprême devra aussi dire si les conventions de Genève s’appliquent à la justice militaire d’exception. Le gouvernement estime quant à lui que la Cour suprême n’est pas compétente en ce qui concerne les prisonniers de Guantanamo. Pour Amnesty International et l’American Civil Liberties Union (ACLU), «Bush peut fermer Guantanamo mais cette décision (de justice) ne le peut pas». «Ce n’est pas la question» qu’examine la Cour suprême. Un conseiller juridique du Département d’Etat a révélé que plusieurs pays ne voulaient des ex-détenus, ne les considéraient pas comme leurs ressortissants, ou ne fournissaient pas de garanties suffisantes que ces hommes ne représenteraient plus une menace.


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