Algérie

Fermeture de la mine de Bir Atter : 5,7 millions d'euros d'investissement partent en fumée



Pour l'équipements d'une mine 5,7 millions d'euros ont été investis et voilà qu'on décide de sa fermeture après à peine trois années d'activité. « Pourquoi avoir alors engagé autant d'argent ' », se sont interrogés les travailleurs de la mine Bled El Hedba qui ont pris attache avec notre rédaction hier matin. Leur interrogation est d'autant légitime quand on sait que le premier équipement spécifique à la grande exploitation minière avait été introduit, début 2008, en Algérie par le groupe Ferphos.Il s'agit du surface-miner, une machine ultrasophistiquée assurant à la fois les fonctions de sondeuse, d'explosif et de chargeuse dans l'exploration et l'exploitation des produits miniers. Son acquisition d'Allemagne, indiquent nos interlocuteurs, avait nécessité une enveloppe de 3 millions d'euros. « Des surface-miner de moindre dimension sont déjà utilisés par les cimentiers de l'ERCE. Le nôtre est spécifique à la grande exploitation minière. En une seule passe, cet équipement taille, concasse et charge le produit », ont-ils expliqué.Ces travailleurs se demandent pourquoi avoir doté cette même mine de 12 camions Mercedes d'une capacité de 40 tonnes/unité pour l'achat desquels Ferphos avait dû débourser 2,7 millions d'euros. Ainsi, 5,7 millions d'euros ont été engloutis dans un gisement d'une capacité de production/exportation de 2 millions de tonnes au moment où Ferphos peine à placer son produit sur le marché international du phosphate actuellement contrôlé par nos voisins de l'Ouest (le Maroc) à hauteur de 70%. En effet, la sensible décrue des ventes du phosphate algérien continue de peser de tout son poids sur le groupe Ferphos.Le volume des exportations jusque-là enregistrées l'illustre parfaitement. En effet, au 30 septembre 2009, seulement 600 000 t ont pu trouver preneurs contre 1,3 million t pour la même période de 2008. En plus du groupe, cette baisse a considérablement affecté ses deux partenaires du transport routier et par voie ferrée : la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) et sa propre filiale la Société des transports routiers de minerais (Sotramine). Toujours au 30 septembre 2009, cette dernière a enregistré un déficit net de 54 millions de dinars. Aujourd'hui, elle n'arrive même pas à assurer la réparation d'une bonne partie de ses 60 camions de 40 tonnes/unité.Une année auparavant, ces camions assuraient l'acheminement depuis Djebel Onk (Tébessa) de plus de 1500 tonnes de phosphate/jour.La SNTF est, quant à elle, la plus touchée par cette décrue. Sa ligne minière Annaba-Djebel Onk, forte de 450 km de voies principales, est sensiblement sous-exploitée. Avant le déclenchement de cette crise, une rotation d'une moyenne de trois trains de phosphate était assurée au quotidien.Depuis le mois de novembre 2008 à ce jour, elle est passée à un à deux trains/j. Les retombées en termes de manque à gagner ne sont pas des moindres, indique le premier responsable de la SNTF Annaba. Les pertes s'élèvent à près de 3 millions de dinars/train/jour.L'espoir d'une reprise des ventes du phosphate leur a été donné au même titre que les 2100 travailleurs que compte le groupe, lorsqu'en visite en Argentine, en mai dernier, le ministre de l'Energie et des Mines et les représentants de Ferphos, qui l'accompagnaient, avaient annoncé que ce pays était intéressé par l'achat de 500 000 tonnes de phosphate algérien. Pour poursuivre les discussions y afférentes, une délégation argentine devait se déplacer en Algérie en juin dernier. A ce jour, rien n'a filtré sur la question.


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