Fermeté et courage ! Edito : les autres articles

Contre un ennemi déterminé et fanatique, il fallait de la fermeté et du courage. C'est l'attitude qu'ont adoptée les stratèges de l'armée algérienne face à la prise d'otages sur le site gazier de Tigantourine, à In Amenas. L'issue de cette affaire a été sanglante : les sept derniers otages étrangers ont tous été exécutés, mais les onze terroristes qui les détenaient ont été éliminés par les forces spéciales de l'ANP lors de l'assaut final. Les militaires algériens avaient-ils d'autre choix que celui de refuser de négocier avec les islamistes, d'agir rapidement pour éviter l'enlisement et d'empêcher les terroristes de disparaître dans la nature avec une partie des otages ' Fallait-il, au contraire, céder au chantage et négocier la vie des otages, même si cela pouvait prendre du temps, comme l'ont suggéré certaines voix en Occident '
Le gouvernement algérien a, en tout cas, tranché. Il n'est pas question de négocier ou de céder aux intimidations des terroristes. L'assaut final donné par l'ANP sur le site gazier de Tigantourine doit être perçu comme une réponse ferme et sans appel de l'Etat algérien à tous les groupes terroristes qui sévissent dans la région du Sahel, qui seraient tentés de rééditer ce genre d'opération sur le sol algérien. Plus qu'un argument, c'est toute la philosophie qui guide la politique algérienne en matière de lutte antiterroriste. Elle est incontestable, car façonnée par une longue et douloureuse expérience dans la lutte contre l'islamisme armé qui a occasionné plus de cent mille morts.
L'Algérie, durant une décennie, a dû faire face seule à cette tragédie, soumise à un embargo par toutes les puissances de ce monde, notamment en matière d'importation d'armes et d'équipements appropriés à la guerre contre les groupes terroristes, extrêmement mobiles dans les maquis. Après la mise en place de la politique de concorde civile qui a donné des résultats non négligeables, les groupes armés se sont vu retirer la «couverture» politique derrière laquelle ils se cachaient.
Il a fallu les attentats du 11 septembre 2001 contre les tours jumelles de New York pour que les Occidentaux ouvrent les yeux sur la réalité hideuse de l'islamisme armé.
Le choix souverain du gouvernement algérien de passer à l'action a été pris en toute responsabilité. Les conséquences ont été mesurées et seront sans nul doute assumées. Le drame de Tigantourine sera analysé et apprécié avec le recul nécessaire et fera surtout voir au monde les terribles conséquences qui s'ensuivraient si jamais le Mali et les autres pays du Sahel tombaient aux mains des hordes islamistes.