Depuis le 20 juillet dernier, une trentaine de carrières d’agrégats approvisionnant les chantiers de réalisation dans les wilayas de Chlef et de Aïn Defla sont fermées par des habitants du douar Ouled Ali, situé dans cette dernière région. Les protestataires dénoncent «l’état de la route principale et les émissions de poussière de certains sites d’extraction».
Ils ont dressé des obstacles sur la chaussée pour empêcher les camions d’y accéder. Une interdiction qui est toujours imposée aux exploitants, qui attendent depuis près de deux mois un dénouement de ce conflit, en vain. Les autorités des deux wilayas ont été incapables de trouver des solutions pouvant concilier les impératifs socio-économique et écologique.
En effet, la paralysie de toutes ces carrières situées sur cette partie du territoire que partagent les deux wilayas en question, nécessite une intervention urgente des pouvoirs publics pour engager le dialogue avec les contestataires et trouver un compromis acceptable. L’arrêt des carrières a, comme il fallait s’y attendre, entraîné une pénurie de ce matériau de construction et, par extension, la paralysie d’un certain nombre de projets de développement.
Malheureusement, les autorités des deux wilayas observent un silence étrange face à cette situation qui n’a que trop duré. Nous nous sommes rendus dimanche sur les lieux à partir de la bretelle de l’autoroute menant vers Tiberkanine, longeant l’aire de service du même nom.
Pour s’y rendre, il faut emprunter une route goudronnée déserte passant par le douar Ouled Ali, dans la wilaya de Aïn Defla, qui reste l’unique passage desservant les carrières situées de part et d’autre de la frontière entre les deux wilayas. Nous apercevons en bordure de la chaussée des pneus et de grosses pierres, mais point de manifestants.
Nous croisons peu de véhicules, dont deux transporteurs d’eau qui approvisionnent la population. Les conducteurs nous ont fait savoir qu’«une partie de cette voie, qui constituait le principal objet des revendications des citoyens, a pu être retapé à neuf par les exploitants eux-mêmes», comme nous avons pu le constater sur place.
«Ce tronçon a été récemment bitumé sur nos propres fonds sur cinq kilomètres, tandis que pour ce qui concerne des émissions de poussière, la majorité des exploitants ont dû se conformer aux exigences des services habilités en matière de préservation de l’environnement», nous a indiqué un opérateur de Chlef exploitant l’une des carrieres depuis plusieurs années.
Pour leur part, les contestataires continuent de camper sur leurs positions et d’empêcher l’accès des camions aux sites d’extraction jusqu’à «la satisfaction de leurs revendications».
Ahmed Yechkour
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Posté Le : 10/09/2019
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Ahmed Yechkour
Source : elwatan.com du mardi 10 septembre 2019