Algérie - Centre de torture tourneux	(Commune de Aokas, Wilaya de Béjaïa)

Ferme Tourneux d’Aokas à Béjaïa : Enfermés dans des cuves à vin jusqu'à la mort



Ferme Tourneux d’Aokas à Béjaïa : Enfermés dans des cuves à vin jusqu'à la mort
Soixante-huit années après le déclenchement de la révolution, les stigmates des atrocités de l’armée coloniale française sont encore présentes dans la mémoire des Algériens. Le colonialisme usait de toutes les méthodes de génocide, pour contrer la volonté des moudjahidine qui combattaient pour l’indépendance du pays.
Des camps de concentration et de torture, bien qu’en ruines, témoignent encore de l’atrocité des colons contre les moudjahidine et les populations durant la guerre de libération. Les personnes âgées de la commune d’Aokas, dans la wilaya de Béjaïa, se souviennent encore des sévices au centre de torture Tourneux d’Aokas. Auparavant, de 1952 à 1955, c’était à l’hôtel Moska, plus tard appelé hôtel du cap, que les colons pratiquaient la torture, avant de créer, en juillet 1956, le camp de concentration de cap Aokas. C’était la ferme du colon Tourneux qu’on érigea en lieu de détention et de torture. Les prisonniers étaient enfermés dans des amphores géantes, utilisées précédemment comme cuves à vin par le fermier français. Bastonnades, électrocutions, noyades, étouffements et blessures diverses sont les méthodes de torture utilisées par les bourreaux de ce centre de détention.
Dans ces cuves à vin à bouches monstrueuses, c’est le noir total qui règne, avec l’angoisse, la souffrance, la faim... Les tortionnaires commandent aux prisonniers de se déshabiller et de s’asseoir sur une chaise en métal. Une série de questions et des interrogations s’abattent sur le prisonnier : «Qui collecte les fonds pour les fellagas ?», «Quelle maison accueille les maquisards ?» «Comment s’appelle le chef des fellagas ?» La réponse du prisonnier reste toujours la même : «Je ne sais pas, je ne connais pas.» Les bourreaux se ruent sur la victime pour l’attacher en lui immobilisant les pieds et les mains... la torture commence. pieds et poignets liés à la chaise, il est dirigé dans un bassin rempli d’eaux usées ; c’est la torture par immersion. Ces grands récipients cylindriques désaffectés, munis d’un système de fermeture hermétique décourageant toute tentative d’évasion, furent utilisés comme cellules pénitentiaires. Des condamnés transférés de toute la région dans ce camp de la dernière heure étaient mutilés et défigurés avant d’être jetés dans ces oubliettes noires jusqu'à ce que mort s’ensuive. Les nouvelles générations n’oublieront jamais que l’indépendance a été arrachée au prix de mille sacrifices. Que de nombreux algériens soumis à la question sont morts sous la torture. Combien d’Algériens souffrent de traumatismes et d’infirmité suite aux multiples sévices subis ? L’indépendance nationale a été arrachée au prix d’un lourd tribut. L’Algérie indépendante et souveraine n’a jamais oublié ses enfants qui se sont sacrifiés pour l’extraire de la domination coloniale et lui rendre toute sa dignité et sa souveraineté.


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