Depuis le lancement de cette structure en avril 2011, ses techniciens ont réussi à se familiariser avec les processus d’élevage et les techniques de production, grâce à l’assistance de spécialistes coréens.
En revenant, une année après, à la ferme aquacole d’El Marsa, on remarque vite les changements opérés, depuis, pour améliorer les conditions de vie et de travail dans cette ferme-pilote, implantée non loin de la plage Rmila. Dix chalets, flambant neuf ont été élevés pour servir de logements d’astreinte au personnel de la ferme.
«Ces chalets ont été montés en cinq mois seulement. Ils disposent de tous les raccordements et il ne nous reste qu’à les meubler pour les attribuer», explique un technicien de la ferme.
Ces habitations permettront aux cadres opérant au niveau de la ferme d’en finir avec les conditions d’hébergement assez contraignantes, qu’ils endurent depuis 2011, date de la mise en service de la ferme. Un nouveau groupe électrogène a également été mis en place pour en finir avec les éventuelles coupures du courant électrique.
«La moindre coupure peut avoir des conséquences néfastes aussi bien sur les équipements de l’écloserie qui fournit les larves, ainsi que sur la station de pompage d’eau de mer», notera la même personne, qui juge que les conditions de travail actuelles auront à se répercuter, positivement, sur le rendement de la ferme.
Cette dernière vient également d’être dotée d’un forage d’eau douce d’une capacité de 4l/sec, et d’une adduction pour les besoins internes.
S’étalant sur une superficie de 15 hectares extensibles, la ferme dispose d’une écloserie pouvant assurer une production de plus de 20 millions de larves de crevettes annuellement, en plus de 8 bassins d’élevage d’une capacité de production de 5 tonnes.
Première récolte de la crevette impériale
Depuis sa mise en service en avril 2011, la ferme est déjà parvenue à assurer trois cycles de production. Bon an mal an, elle s’est surtout fait remarquer par une production assez importante de la crevette locale «La Matsagoune». Plus de 3 millions de larves avaient alors été produites, dont une grande partie avait été remise dans le milieu marin pour repeupler les côtes formant la baie allant de la Marsa à El Tarf. Aujourd’hui, la ferme est à son troisième cycle, ou plutôt expérience en s’attaquant, depuis le mois de mars dernier à une nouvelle espèce de crevette dite «Impériale».
Abordant ce volet, Morsli El Hadi, un cadre de la ferme estime, au préalable que la production va de mieux en mieux et de poursuivre: «la ferme n’a que deux années d’existence et nous sommes encore au stade de l’apprentissage. Néanmoins, nous sommes parvenus à de bons résultats en parvenant à nous familiariser avec les processus d’élevage et à maîtriser les techniques de production. Nous avons réalisé, à ce jour, trois cycles de production avec l’assistance technique des coréens et nous nous attelons aujourd’hui à parachever le dernier cycle», précise notre interlocuteur, en rajoutant que pour parvenir à émettre un avis plus ou moins fiable sur la maîtrise, il faudrait au moins parvenir à mener au moins dix cycles de productions.
«Nous apprenons toujours pour nous perfectionner et pour parvenir, dans un futur proche, à disposer de notre propre expérience et de disposer d’une maîtrise parfaite», poursuit-il.
Pour argumenter, il fera savoir que la première expérience visant à élever la crevette dite «Japonicus», communément appelée Crevette Impériale est aujourd’hui à son stade finale.
«Nous procéderons à la récolte au plus tard le mois prochain. Toutes les étapes du cycle qui se sont échelonnées sur six mois, dont cinq en extérieur (bassins –ndlr-) ont été menées à termes et dans de bonnes conditions ce qui présage, on l’espère d’une bonne récolte de la crevette Impériale », précise notre interlocuteur.
Une locomotive de la creveticulture
Approché pour apporter plus de détails, M Brahmia, directeur de la pêche de la wilaya de Skikda se montre optimiste.
«Des échos très encourageants nous sont parvenus des marins pêcheurs de la Marsa, qui témoignent qu’ils commencent déjà à pêcher la Matsagoune. Ils affirment même qu’ils ont relevé une nette amélioration quantitative de cette espèce. Nous estimons que cette bonne nouvelle n’est que le fruit de l’opération de repeuplement que nous avons mené, il y a une année, en remettant dans les eaux côtières de grandes quantités de larves de cette espèce produites au niveau de l’écloserie de la ferme», dira M. Brahmia.
Il notera par ailleurs que cette ferme, actuellement au stade expérimental est appelée à devenir «une locomotive de la creveticulture au niveau national. Elle aura à titre d’exemple à doter la nouvelle ferme aquacole de Ouargla en larves et servira aussi d’appoint aux privés désirant investir dans l’aquaculture».
Il ajoutera que la ferme de la Marsa aura également à représenter un pôle scientifique en s’ouvrant aux universitaires et autres chercheurs qui y trouveront tout l’aide en vue de développer leurs connaissances.
Khider Ouahab
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Posté Le : 22/09/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: © El Watan ; texte: Khider Ouahab
Source : El Watan.com du samedi 21 septembre 2013