Les responsables ont opté pour l’élevage de la crevette royale, une espèce locale communément appelée la Matsagoune.
Inaugurée il y a plus d’une année, la ferme aquacole de la Marsa à l’extrême est de la wilaya est parvenue, désormais, à assurer déjà la maîtrise du cycle de production.
Boulefrag Mohamed-Hicham, ingénieur aquacole en poste à la ferme, estime, lors d’une rencontre sur les lieux, que les premiers essais de production ont déjà laissé entreprendre de belles perspectives.
«Pour les premiers essais entamés en 2011, on a lancé un cycle d’élevage de la crevette japonaise, plus connue sous le nom de crevette impériale, importée directement de la Mer Rouge, en Egypte. L’objectif de cet essai était surtout de nous permettre de nous familiariser avec les processus d’élevage et les résultats ont été assez encourageants. D’ailleurs, à titre de première, une quantité de la production a été offerte au président de la République», rapporte M. Boulefrag.
La réussite de ce premier jet de production a encouragé par la suite les responsables du secteur à engager un second cycle d’élevage, lequel a été entamé au mois de juin 2012.
«Dans le but de diversifier notre production et soucieux surtout de pérenniser et de préserver notre richesse, les responsables ont opté pour l’élevage de la crevette royale, une espèce locale communément appelée la Matsagoune. Cette initiative est très économique puisqu’elle nous évite l’importation de géniteurs. On a préféré associer les marins pêcheurs d’Annaba dont la côte est connue pour être un très important réservoir de l’espèce. Ils se sont chargés de pêcher les femelles fécondées et de nous les ramener à la ferme où nous les avions mises en écloserie pour entamer le processus de ponte. Actuellement, on est passé au stade du grossissement en les mettant dans les étangs. D’ici le mois de novembre, ces crevettes atteindront la taille marchande de 10 cm», explique notre interlocuteur.
Une fois ce cycle achevé, la ferme de la Marsa entamera par la suite l’élevage d’une autre espèce: la crevette à patte blanche.
Préserver la biodiversité
La ferme aquacole de la Marsa, réalisée en partenariat avec les Sud-Coréens, s’étale sur une superficie de 15 ha avec une zone d’extension. Elle dispose d’une écloserie pouvant assurer une production de plus de 20 millions de larves de crevettes annuellement, en plus de 8 bassins d’élevage d’une capacité de production de 5 tonnes pouvant être élargis pour atteindre les 30 tonnes de crevettes par an.
Néanmoins et en plus de l’attrait commercial, la ferme aura également à contribuer au repeuplement de la baie allant de Annaba à Skikda par des espèces en voie de raréfaction et l’élevage de la Mastagoune parait répondre en quelque sorte à cette approche.
D’ailleurs, au mois de juillet dernier, une quantité importante de larves qui dépassait les capacités des bassins de l’exploitation a été lâchée dans la côte après avoir subi les analyses nécessaires. Cette action aura, comme l’espèrent ses initiateurs, à enrichir la côte locale et à constituer un plus pour la production de l’espèce.
Des opérations similaires auront dans l’avenir, selon de précédentes déclarations du directeur de la pêche de Skikda, à s’élargir pour concerner d’autres espèces, telles les larves d’huîtres et de moules.
De quoi présager déjà d’un apport d’enrichissement considérable de la biodiversité locale. Elles permettront aussi de conforter l’importance de la côte skikdie en matière d’abondance de la crevette royale.
A rappeler à cet effet qu’une étude réalisée, il y a quelques années, par un navire océanographique espagnol, a clairement démontré que la côte locale dispose de «l’indice d’abondance de la crevette royale le plus important de toute la Méditerranée»; seulement, mentionnait alors la même étude, «ce potentiel se trouve à plus de 400 m de profondeur» et son exploitation requiert «une flottille de pêche industrielle».
En attendant mieux, la ferme de la Marsa est déjà en mesure d’assurer l’essentiel.
Khider Ouahab
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Posté Le : 04/10/2012
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Khider Ouahab
Source : El Watan.com du mercredi 3 octobre 2012