Algérie

Femmes ou parlementaires 'Point Net



Femmes ou parlementaires 'Point Net
L'Algérie vient de se faire décerner un prix international pour être le pays qui «compte le plus grand nombre de femmes parlementaires dans le monde arabe».Si ça ne tenait qu'au nombre de femmes qui siègent dans les «parlements arabes», il n'aurait pas été bien difficile d'obtenir une consécration, la proportion étant plus dans le moins mauvais que dans le meilleur.
Mais il n'y a pas que ça. Ceux qui ont donné cette distinction auraient pu se pencher d'abord sur les conditions politiques, les mécanismes électoraux et la place de la femme algérienne dans la société et les institutions de son pays d'une manière générale.
A moins que ce ne soit un prix au rabais conçu pour une «compétition» entre pays de seconde zone en matière de libertés et de niveau d'émancipation, comme le monde civilisé, et ce qui tient lieu de «communauté internationale» a l'habitude de distribuer au «reste du monde» comme on dit en foot dans les matches de gala pour les bonnes causes.
D'ailleurs, pour dire les choses crûment, il ne peut s'agir d'autre chose en l'occurrence. Parce que, non seulement leur proportion de représentation politique reste faible, les femmes algériennes en question sont d'abord des «députées» et des «sénatrices»? algériennes.
C'est-à-dire des représentantes «élues» avec des urnes à double fond, injectées dans des «quotas» et choisies pour figurer aux places éligibles des listes de leurs partis sur des critères qui n'ont rien à voir ni avec la consécration d'un parcours politique, ni avec un combat autonome ni avec des compétences avérées.
Il faudra peut-être rappeler dans quelles conditions la quasi-totalité de ces femmes dont le «nombre» a motivé cette distinction ont été «élues» : par une contrainte légale introduite à la faveur d'un réajustement dans les dispositions de la loi électorale !
Il fallait d'ailleurs voir avec quel «enthousiasme» ce changement a été accueilli par beaucoup de partis politiques et avec quels arguments.
Dans le meilleur des cas, ce changement dans la loi électorale a été qualifié d'atteinte à la liberté des partis de choisir leurs représentants. Dans le pire, comme une volonté de les obliger à présenter des candidats médiocres.
Ou plus cruel encore, des femmes candidates auxquelles les électeurs, la société algérienne étant ce qu'elle est, ne vont jamais accorder leur suffrage !
Autre chose, il serait pertinent de faire le tour de ces femmes parlementaires, tellement nombreuses dans nos représentations nationales que ça nous a valu une récompense internationale.
Issues d'une «majorité» autocratique, d'une nébuleuse islamiste pour qui la femme n'est qu'un faire-valoir dans une conception rétrograde de la société ou de partis-croupions prêts à tout pour assurer leur survie, elles sont là, tout simplement, alibi démocratique et moderne d'un système qui sait ce qu'il attend d'elles.
Pour se convaincre de la hauteur de cette distinction enfin, il fallait voir cette «parlementaire»? qatarie dire tout le bien qu'elle pensait de ses «s'urs» algériennes, aux côtés d'une députée du FLN ivre de joie d'écouter l'hommage de sa cons'ur venue d'un pays si exemplaire en matière d'émancipation de la femme !
Slimane Laouari




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