Femmes enceintes, personnes âgées et enfants pris en étau

Au moment où nous avons décidé de suivre le chemin que parcourent les familles pour accéder au stade, nous sommes tombés sur des centaines de familles confinées devant l'entrée principale qui aurait été réservée pour accéder aux tribunes. Au milieu de cette gigantesque foule, des enfants pleuraient et des vieilles femmes qui hurlaient, on avait à peine la possibilité de respirer.
Tout cela parce que les policiers qui étaient censés assurer le service d'ordre à l'entrée ont barré cet accès pendant des dizaines de minutes sans raison apparente ; devant l'angoisse des familles, ils ricanaient, discutaient entre eux et n'hésitaient pas à sortir leur bâton au moment où quelques personnes essayaient à bout de souffle de rentrer. Des jeunes filles ont reçu des coups de bâton sur les épaules et les bras, des femmes enceintes prises en sandwich, un spectacle des plus désolants.
Et lorsque ces familles suppliaient ces policiers pour en finir avec cette torture, ils n'ont pas trouvé mieux que de répondre avec cette phrase qui frise le mépris : «Vous êtes là pour voir Takfarinas, vous devez être contents et patients». Les familles au bout d'un moment réclamaient aux agents de la police de les laisser retourner chez elles et d'abandonner leur rêve de voir leur idole, mais en vain. Elles étaient déjà prises au piège. «Pourquoi tant de complications alors que le nombre d'agents de sécurité engagés pour l'événement était assez important et pouvait, sur instruction des organisateurs donner plus de souplesse à l'accès», demande-t-on.