Algérie

Femmes Algériennes 1960 Photographies de Marc Garanger (Rééd., Paris, Atlantica, 2002)


Femmes Algériennes 1960 Photographies de Marc Garanger (Rééd., Paris, Atlantica, 2002)
Soldat en Algérie de mars 1960 à février 1962, Marc Garanger a pris des milliers de clichés. A la demande du journal Le Monde, le photographe y est retourné à la recherche de ceux qui sont passés devant son objectif 44 ans auparavant. Marc Garanger commentait lui-même ses photographies ("France, Algérie : mémoires en marche", Le Monde, 20 mars 2005). Un portfolio est visible sur le site du journal.
Dans le cadre des conférences données régulièrement par l’association Gens d’Images, la Maison Européenne de la Photographie a accueilli une présentation de ce travail de Marc Garanger par Jean-Pierre Evrard.

"En 1960, rappelle Marc Garanger, je faisais mon service en Algérie. L’armée française avait décidé que les autochtones devaient avoir une carte d’identité française pour mieux contrôler leurs déplacements dans les "villages de regroupement". Comme il n’y avait pas de photographe civil, on me demanda de photographier tous les gens des villages avoisinants : Ain Terzine, Le Merdoud, le Maghine, Souk el Khrémis... J’ai aussi photographié près de 2000 personnes, en grande majorité des femmes, à la cadence de 200 par jour. C’est le visage des femmes qui m’a beaucoup impressionné. Elles n’avaient pas le choix. Elles étaient dans l’obligation de se dévoiler et de se laisser photographier [...] J’ai reçu leur regard à bout portant, premier témoin de leur protestation muette, violente. Je veux leur rendre hommage."

"Ce qu’il y a de presque plus terrible que ces photos de guerre, estimait Philippe Lefait lors d’une émission consacrée à la torture durant la guerre d’Algérie, c’est cet album avec ces femmes d’Algérie [de Marc Garanger] et ce qu’il y a de terrible c’est qu’on a l’impression d’un viol. Enfin quand on regarde ces photos dans le regard de ces femmes, c’est cela dont il s’agit... ("Les Mots de minuit", 13/12/2000 sur France 2). Le photographe a alors tenu à préciser, "c’est l’acte, c’est la décision militaire qui est un viol. C’est un viol sur tous les plans, c’est un viol militaire, policier, culturel, religieux, et c’était la fin de la guerre."
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