Algérie

Feliv 2014



Feliv 2014
Un hommage posthume a été rendu à notre regretté confrère, Mohamed Dorban, du Soir d'Algérie, lors de la tenue de la 7e édition du Festival international de la littérature et du livre de jeunesse.A la fois journaliste, carica,turiste, chroniqueur et affichiste, Mohamed Dorban est décédé en 1994, dans un l'attentat perpétré contre la maison de la presse Tahar Djaout à Alger. Une halte à la mémoire et au souvenir était donc au rendez-vous mercredi dernier.La rencontre a été animée par le journaliste et poète Abdelmadjid Kaouah, et Abdellah Daho, éditeur du roman posthume de Mohamed Dorban intitulé Les neuf jours de l'inspecteur Salah-Eddine, paru aux éditions Arak (2011). Ainsi, comme l'a si bien souligné le modérateur Rachid Mokhtari, l'éditeur Abdellah Daho a été le maître d'?uvre de cette exhumation en s'occupant fidèlement du tapuscrit dactylographié que le regretté Mohamed Dorban avait laissé après sa mort.Prenant la parole, l'éditeur Abdellah Daho avoue qu'il n'avait pas de vocation particulière pour être éditeur, mais c'est ce tapuscrit qui a créé sa maison d'édition, Arak. Malgré l'amitié qui unissait les deux hommes, Abdellah Daho a eu vent de l'existence du tapuscrit après la mort de Dorban. L'éditeur est resté comme paralysé pendant quinze ans devant la portée des écrits de ce roman. «Nous avons pris, explique-t-il, le risque de publier ce roman inachevé avec ses défauts. Si le flic est le fil conducteur de l'histoire, il n'en demeure pas moins que chaque paragraphe est d'une densité inouïe». Abdellah Daho reconnaît qu'il a été quelque peu embarrassé au moment de donner un titre au roman en question.Pour apposer ce titre, il a suivi la structure de l'?uvre qui se décline en neuf séquences. Les neuf jours de l'inspecteur Salah-Eddine n'est pas un roman facile à lire. «C'est un livre, soutient le poète et journaliste Abdelmadjid Kaouah, avec une certaine épaisseur littéraire. C'est un livre qui demande une lecture attentionnée. Ce n'est pas un roman classique littéraire. Il échappe aux critères classiques. C'est un roman à la fois lyrique et classique. Il retrace l'histoire d'un peuple qui n'est pas nommé, mais que l'on devine. Il y a une plongée dans l'Algérie. Il met l'accent sur les enjeux de la société et sur les arts. Je pense que ce roman s'inscrit dans la filiation katebienne. Mohamed était un observateur attentif. Il avait une perception très fine de la société algérienne.C'est l'histoire d'un engagement et d'un enthousiasme. C'est également l'histoire d'un déhanchement, période de la décennie noire qui porte des stigmates», explique-t-il. Notre interlocuteur souligne également qu'il y a un kaléidoscope dans le temps et dans l'espace. L'écriture du chroniqueur Mohamed Dorban se veut distante et d'un humour tragique. «C'est une réflexion sur les occasions ratées que ce pays a eues et qui se transforment en une entreprise vers l'auto-destruction et le naufrage.Bien qu'influencé par Kateb Yacine et Rimbaud, Mohamed Dorban a convoqué d'autres noms de la culture algérienne et étrangère. Il avait cette volonté encyclopédique de parler de cela. C'était, pour sa part, un genre de boulimie culturelle. Mohamed a écrit un polar existentialiste. Il a laissé une ?uvre inépuisable», argumente-t-il. Il est à noter que cette rencontre a été l'occasion pour un groupe d'élèves du lycée privé Kateb Yacine de Kouba d'intervenir lors des débats. Leurs questions étaient plutôt pertinentes et d'une haute portée intellectuelle.




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