Algérie

Fekhar et les 15 militants du FFS relaxés



Heureuse issue pour le fédéral du FFS à Ghardaïa, Kamel Eddine Fekhar, et les 15 autres militants du parti. Le tribunal de Ghardaïa a prononcé, jeudi dernier, leur acquittement. Seule une personne parmi les 17 convoquées par la chambre criminelle dudit tribunal a été condamnée à six mois de prison avec sursis. C'est ce qu'a affirmé hier, Kamel Eddine Fekhar : « Le juge a prononcé l'acquittement pour tous les accusés. C'est la première fois que des militants politiques et des droits de l'homme bénéficient d'un acquittement lors d'un procès à Ghardaïa. » Le verdict, ajoute-t-il, « a été prononcé tard dans la soirée de jeudi » (à 23 h). Cette décision, souligne-t-il, « est le fruit d'une véritable mobilisation des citoyens de Ghardaïa et des militants du FFS qui se sont déplacés en force sur les lieux ». « Notre libération a été suivie d'une véritable explosion de joie dans la ville. La population s'était jointe aux militants du FFS et de la LADDH pour organiser une marche pacifique du tribunal à la prison puis de cette dernière au siège du FFS. C'était comme à notre sortie de prison, en 2005 », raconte-t-il. La lettre adressée par le président du parti, Hocine Aït Ahmed, au Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme et la saisine des ambassades des pays européens en Algérie, estime-t-il, ont eu leurs effets. « Les chancelleries des pays étrangers en Algérie se sont montrées très attentives à ce qui se passe à Ghardaïa », dit-il. Les 17 militants du FFS étaient poursuivis, rappelons-le, pour des faits qui remontent à 2004.Ils étaient accusés d'attroupement illicite, de destruction de bien d'autrui, d'incitation à la violence et de coups et blessures sur policiers. Le fédéral du FFS et ses camarades avaient été déjà emprisonnés pendant 5 mois, en 2005, avant d'être libérés. Contacté pour avoir son commentaire sur l'issue de ce procès, le premier secrétaire du FFS, Karim Tabbou, souligne les paradoxes de la justice algérienne : « On a démontré, lors de ce procès, que la tonalité de la rue dépasse celle d'une justice aux ordres. Nous sommes à la fois contents pour nos militants et étonnés par le comportement des juges. Comment peut-on passer de chefs d'inculpation très graves pour lesquels le procureur de la République a requis 20 ans de prison ferme à un acquittement ' » Selon lui, la mobilisation des militants, des citoyens et l'aide de la presse ont fini par démentir « les mensonges officiels ». « Nous avons réussi à faire reculer le mensonge. Et cela grâce à la solidarité des militants politiques et des citoyens avec nos militants », enchaîne-t-il. Mais le harcèlement judiciaire contre Kamel Eddine Fekhar est loin de s'estomper. L'homme est contraint de se présenter à nouveau devant le tribunal pour d'autres affaires, relatives toujours aux événements ayant secoué la localité de Ghardaïa en 2004. Il est poursuivi dans sept affaires de délit et une seconde affaire au criminel. Kamel Eddine Fekhar est également empêché d'exercer son métier de médecin à l'hôpital, comme il n'est pas autorisé à ouvrir un cabinet privé. « On veut affamer ma famille », a-t-il dénoncé lors d'un point de presse animé la semaine dernière à Alger.


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