FÉDÉRATION ALGÉRIENNE DE HANDBALL La tutelle intervient pour dénouer la crise

Une discipline qui souffre
Pour le moment, c'est le gel des activités de la discipline avant une solution définitive de cette regrettable crise.
Le handball algérien va mal. C'est le moins que l'on puisse dire et écrire puisque la situation conflictuelle qui caractérise l'instance dirigeante de cette discipline, en l'occurrence, la Fédération algérienne de handball (FAHB) et entre autres, certains responsables de clubs contestant la nouvelle formule du championnat en boycottant celui-ci, est remarquable.
C'est plus que la goutte qui a fait déborder le vase au point que le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) est intervenu pour tenter de régler ce conflit qui a déjà perduré. Le grand perdant de cette crise reste la petite balle algérienne qui, jadis, était la première rivale et concurrente directe du football en Algérie, voire sur le continent africain. Et justement, ce conflit intervient à seulement deux mois de la Coupe d'Afrique des Nations 2012, qui aura lieu au Maroc, et où l'Algérie devrait défendre son aura et surtout retrouver son statut parmi le gotha du handball continental. Il ne faut surtout pas oublier que cette CAN est une compétition qualificative aux JO de Londres-2012. De plus, l'EN doit effacer cette piètre prestation des derniers Jeux africains 2011 dont cette cuisante défaite face au Gabon... Précisons que la 20e édition se tiendra du 10 au 21 janvier 2012 à Rabat et Salé (Maroc). Au Maroc, le Sept algérien évoluera dans le groupe B aux cotés de l'Egypte, du Cameroun, de la Côte d'Ivoire, du Nigeria et de l'Angola. Et comme sur le plan pratique, les trois clubs contestataires sont les premiers pourvoyeurs de la grande majorité des internationaux algériens, il faudrait désormais craindre le pire dans le cas où la situation n'évoluerait pas dans le sens positif pour permettre aux joueurs locaux d'avoir plus de matchs dans les jambes et ainsi être, on ne peut compétitifs pour bien aborder cette prochaine échéance africaine où l'honneur et le prestige du handball algérien sont en jeu.

L'origine du problème
En réalité, cela remonte au temps où feu Mustapha Labdouni avait décidé d'évoquer, selon lui, et ce, ironie, du sort, à quelques semaines de son décès (Allah Yarahmou), certains comportements anormaux dans la gestion de la Fédération algérienne de handball. Il adresse alors une lettre de contestation au président de la FAHB. Il décède et c'est alors que 07 membres du bureau fédéral élu, prennent en charge la suite des revendications.
Ne trouvant aucune suite à celles-ci, les contestataires décident alors d'aviser le directeur général des sports au MJS, en l'occurrence, M. Hocine Kennouche, qui reçoit quelques membres. Le 11 août dernier, la commission de discipline de la Fédération algérienne de handball (FAHB) inflige une suspension de deux années ferme de toute activité sportive à Si Hamida Belkacem, membre fédéral, avec proposition de radiation à vie.
Des griefs retenus à son encontre, on relève l'absence à cette audition du 11/08/ 2011, absence aux réunions du bureau fédéral dans la perspective d'expliquer ses déclarations médiatiques considérées par la commission de discipline comme diffamatoires, manquement à obligation de réserve...
Puis intervient l'assemblée générale ordinaire de la FAHB où on s'attendait à un véritable dénouement du problème. Des membres contestataires boycottent l'AG et c'est l'éclatement du bureau fédéral.

L'affaire du nouveau système de compétition
Des membres contestataires du nouveau système de compétition, entre autres, les trois clubs pourvoyeurs des internationaux, à savoir, El Biar, le GSP, Skikda et Saïda, estiment que d'abord ce système ne permet pas l'élévation du niveau des joueurs puisqu'il oblige à chaque fois une équipe à être exempte chaque week-end. Ensuite et surtout, cela se répercuterait directement sur l'évolution de l'Equipe nationale qui doit disputer la CAN dans deux mois. D'autre part, les membres contestataires de ce nouveau système de compétition estiment que celui-ci a été sciemment changé, sans passer par les responsables de la FAHB ni, comme les règlements l'exigent, l'AG, et ce, par souci électoraliste. Il faut savoir que le renouvellement des instances pointe à l'horizon et la course aux voix pourrait guider les initiateurs de ce nouveau système en augmentant le nombre des clubs pour passer de 14 à 20. Dont acte.

Les griefs des contestataires
Parmi les points dénoncés par les contestataires, on notera, en synthèse: «Des décisions de suspension de la FAHB n'ont pas été délibérément diffusées par le secrétaire général, pour une question de chantage; l'élargissement du bureau fédéral à 3 présidents de ligues de région n'est pas réglementaire, cela juste pour garnir la salle de réunion. Sur le plan technique, on relève la participation de notre Equipe nationale junior/garçons au Mondial en Grèce: après avoir obtenu la qualification lors des Championnats d'Afrique des nations au Gabon en juillet 2010, l'équipe est restée en veilleuse jusqu'à juin 2011, pour enfin entamer la préparation. Concernant le championnat national «hommes» 2011/2012, le guide national 2010/2011 prévoyait justement un championnat à 14 équipes en 2011/2012 après la rétrogradation de 4 équipes en division inférieure et l'accession de deux (2) équipes. Le bureau fédéral non légitime réglementairement a décidé un championnat à 20 équipes. La question que nous nous posons est de savoir qui a décidé de cette formule à 20 équipes, car même l'entraîneur national Salah Bouchekeriou était contre la formule à 14 équipes de la saison précédente. D'ailleurs, lui-même s'était réuni avec Mehdi Yamani, 1er vice-président et Belkacem Si-Hamida, président de CFGC, pour aboutir justement en 2012 à un championnat à 12 équipes... Où sont passées ces décisions? Enfin, le changement d'une formule ou d'un article des règlements généraux qui régissent le fonctionnement de la FAHB devait impérativement passer par l'Assemblée générale. Or, cela n'a pas été le cas selon les membres du bureau fédéral.

Réponses du président de la FAHB
Pour le président de la Fédération algérienne de handball, M. Djaâfar Mouloud, il remarque d'abord que «les signataires de ce communiqué sont suspendus et ne font plus partie du bureau», avant de préciser que «la gestion administrative et financière de la fédération algérienne de handball ne souffre d'aucune irrégularité».
D'autre part, le président de la FAHB remarque qu' «au sujet des trois membres qui étaient suspendus par mesure conservatrice en raison d'un dossier, ont intégré la FAHB. Car, ils ont été blanchis par la justice. Quant aux objectifs de la dernière participation de nos deux sélections juniors (garçons et filles) au Mondial et au Championnat d'Afrique, ceux-ci ont été atteints. On est fier de la relève qui pointe à l'horizon. Ces mêmes U20 ont fait partie des équipes seniors qui ont pris part aux derniers Jeux africains. Cependant, en ce qui concerne le nouveau système de compétition à 20 clubs, il a été accepté par la majorité des clubs. Les trois formations qui se sont opposées cherchent à privilégier leurs intérêts. La nouvelle formule a comme objectif de mettre fin à la marginalisation des équipes. Rien ne stipule qu'un mode de changement de compétition doit passer par l'AG», conclut-il.

Intervention du MJS
Pour mettre fin à ce malaise et à cette crise, caractérisés par le boycott du championnat national de Division Une de handball décidé par certains clubs, le directeur général des sports au sein du ministère de la Jeunesse et des Sports, M. Hocine Kennouche, a déclaré, mercredi dernier: «Nous sommes en train de suivre ce dossier avec attention. Nous allons essayer de trouver une solution qui arrangera et la fédération et les clubs protestataires.»
Et pour tenter de régler ce problème, «au ministère, on va prévoir une série de réunions avec les différentes parties pour trouver une solution à ce problème qui n'arrange nullement le affaires du handball algérien». «Une issue favorable sera trouvée dans les plus brefs délais», a-t-il confié. Enfin, le directeur général des sports au MJS, prône l'union de tous en concluant: «Le handball algérien a tant donné pour le sport algérien, avec plusieurs titres à l'échelle continentale. Nous devons tous nous unir pour rehausser cette discipline.» Pour le moment, c'est le gel des activités de ce sport avant une solution définitive à cette regrettable crise dont notre handball est loin de mériter.