Algérie


FCE
Nacera Haddad, membre du conseil exécutif du FCE, ne mâche pas des mots. Hier mercredi sur les ondes de la radio nationale elle est revenue sur les inquiétudes du patronat, particulièrement le Forum des Chefs d'Entreprises (FCE) dont elle est la secrétaire exécutive, sur le manque de suivi, sinon l'absence d'application des décisions politiques relatives à l'«assainissement du climat des affaires en Algérie». «Les chefs d'entreprises sont toujours préoccupés et frustrés par la difficulté de mettre en application les politiques publiques, les décisions qui sont prises pour améliorer le climat des affaires, le partenariat, et la promotion de l'investissement», a-t-elle dit. «Et mettre en place le système d'aide à la décision». Relevant que les décisions prises par les pouvoirs publics, notamment à travers la tripartite, ne sont souvent pas appliquées sur le terrain, elle a estimé qu'il «faut entrer dans une étape de mode opératoire qui valorise l'ingénierie et mette de l'intelligence dans l'application des mesures gouvernementales». «Nous avons la possibilité d'agir sur les événements et pour cela, il faut disposer des systèmes d'aide au développement», a-t-elle souligné avant d'expliquer que «aujourd'hui, les politiques publiques prises pour encourager l'investissement sont des mesures très fortes, mais leur application sur le terrain ne suit pas». Pour résumer cette carence des pouvoirs publics qui pénalise l'entreprise, elle souligne que si la sanction pour une PME dont le produit n'est pas compétitif est la perte de marché, il n'y a «pas de sanction pour l'administration qui n'a pas mis en ?uvre les décisions de la politique publique en matière d'aide au PME dans le cadre de la valorisation du partenariat».«Il faut consacrer la politique publique de développement de l'économie, l'exécution des projets laisse à désirer. On doit revoir notre copie en matière d'adéquation formation-emploi», estime-t-elle encore et relève que dans ce domaine, «ce n'est pas tant les moyens mis en ?uvre dans la formation mais les moyens de son application, avec l'accompagnement des filières de développement de l'industrie, qui doit aller vers la substitution des exportations». Elle affirme par ailleurs qu'il faut soutenir l'entrepreneuriat féminin, et passer de 8% de femmes actuellement entrepreneurs à une proportion de 30-40%.Le partenariat au féminin doit être encouragé, relève encore Nacera Haddad, estimant que la femme entrepreneur est «notre énergie renouvelable». Et, à ce titre, «il faut mettre en place des politiques volontaristes pour permettre à l'entrepreneuriat féminin de passer de 8% d'entrepreneurs à 30-40% des entrepreneurs». Mieux, elle réclame «une politique des quotas dans l'accès aux postes de commandement au sein des entreprises». Selon elle, l'Algérie pourrait compter dans cinq ans près de 100.000 PME dirigées par des femmes ««si une politique volontariste soutenue est mise en place» par les pouvoirs publics.Mieux, il faut passer à 30 PME pour 1.000 habitants dans les prochaines années avec la mise en place d'une politique publique orientée vers le soutien des PME, contre quelque 8 à 9 PME pour 1.000 habitants actuellement. Et puis «la femme dans la broderie, c'est dépassé. Aujourd'hui, elle est dans l'industrie, l'ingénierie, etc.», a-t-elle encore relevé. Le FCE reproche en fait aux gouvernements successifs de n'être pas trop proches des préoccupations des PME et des professionnels, autant en matière de facilitation bancaire pour des prêts à l'investissement que pour des allègements fiscaux susceptibles d'encourager les patrons d'industries à investir et réaliser des projets ambitieux. La dernière tripartie de fin février dernier n'a pas tranché cette question.




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