Algérie

FC Barcelone: Les raisons du déclin



Après le titre perdu alors que le Barça possédait deux points d'avance sur son éternel rival, il est nécessaire de tirer les conclusions de cet échec dont les conséquences sont encore inconnues. Lorsqu'une équipe dominante, durant de nombreuses années, accuse une baisse de régime, la même question revient à l'esprit: « Est-ce le déclin ' » Depuis son « sommet » situé en 2012, sous l'ère Guardiola, plusieurs entraîneurs se sont succédé, et aucun d'eux n'a veillé sur l'héritage du club, c'est-à-dire l'ADN de jeu qui a fait sa gloire. Les titres conquis durant cette période, (1) Ligue des champions, (5) Ligas et (4) coupes du Roi ont quelque peu masqué l'éloignement du fondement tactique de l'équipe. Les raisons ' Elles sont aussi nombreuses que diverses. D'abord, la perte de la paire Xavi-Iniesta, si influents sur l'équilibre tactique de l'équipe. Or, ces deux icônes pouvaient encore rendre service. La preuve, c'est qu'ils ont poursuivi leurs carrières sous d'autres cieux. Xavi n'a raccroché qu'en 2019, alors qu'Iniesta régale encore les Japonais par son talent. L'autre plausible explication réside dans le fait que cette génération a tout gagné et, excepté Messi, les joueurs n'ont plus faim, alors que leur rôle dans le vestiaire est devenu plus grand au point où la direction n'a plus aucune emprise sur eux. D'autre part, le Barça a durement accusé le départ de Neymar qui a formé un sacré trio avec Messi et Suarez.Un déséquilibre flagrant
Ce déséquilibre au milieu a contraint Messi à décrocher, plus profondément, pour amorcer les mouvements offensifs. Et dans ce rôle, il fournit des efforts intenses qui se paient cash dans les 25 mètres adverses. En outre, de modestes adversaires se sont organisés en conséquence en « garant le bus » (formule à la mode) dans leur surface, alors que dans les phases de jeu moins contraignantes, ils utilisent, à bon escient, le piège du hors-jeu. Le constat concernant Messi est très significatif. Depuis une décennie, il a inscrit plus de 50 buts, chaque saison, en Liga. Cette fois, Messi (25 buts) a dépassé le mythique Telmo Zarra, pour devenir le seul joueur de l'histoire à totaliser 7 trophées de « Pichichi ». Cela souligne forcément le faible niveau et la tendance défensive prise par la compétition version 2019-2020.
Un recrutement complètement raté
Dans leur souci de parer au plus pressé, les dirigeants et la cellule technique n'ont pas fait les meilleurs choix en matière de recrutement, loin de là. En engageant Coutinhno, Dembélé et Griezmann, ils n'ont pas tenu compte de la nécessaire complémentarité. De différents styles, ces trois joueurs sont des individualistes et, comble de malchance, souvent à l'infirmerie, surtout Osmane Dembelé le plus gros flop de l'histoire du Barça. De Jong, le milieu de terrain hollandais, bien que formé dans le même ADN, n'a pas encore donné la pleine mesure de son talent, lui qui était annoncé comme le successeur de Xavi. C'est le même constat avec le Brésilien Arthur, pourtant titulaire au sein du Brésil. Deux entraîneurs, Valverde et Sétien, en l'envoyant sur le banc, l'ont découragé alors que la direction vient de lui asséner le coup fatal en l'échangeant avec le Slovène Pjanic (30 ans) alors que le Brésilien est âgé de 23 ans seulement ! Terminons ce court chapitre des flops avec l'arrivée du joker médical, le Danois Braithwaite, dont la bonne volonté n'a pas occulté ses faiblesses sur le plan collectif. Au mois de janvier, les dirigeants catalans ont lâché 31 millions d'euros pour l'espoir Trinçao (Sporting Braga). Le comble, c'est que cette cellule de recrutement a annoncé que cette « pépite » (un mot galvaudé de nos jours) allait rejoindre l'équipe B du Barça qui évolue en troisième division ! Pourquoi une telle somme si ce joueur ne vient pas enrichir l'effectif de l'équipe fanion '
Rappelons également que le défenseur brésilien Emerson, au lieu d'être conservé, a été prêté au Betis Séville. Tobido, arraché du FC Toulouse, a été ignoré et a aussi été prêté au club allemand de Schalke 04. Le drame, c'est que tous ces joueurs ne veulent pas être transférés. Avec autant de « boulets », il ne fallait s'attendre qu'à des désagréments.
Les solutions existent au sein de la Masia
Au mois d'octobre 2012, après la sortie sur blessure de Dani Alves, l'entraîneur Guardiola a aligné une équipe 100% issue de la Masia. Ce moment historique paraît bien loin si l'on énumère l'équipe qui vient de s'incliner récemment à domicile. Ils sont au nombre de 7 non issus de la Masia, avec Ter Stegen, Junior, Langlet, Vidal, De Jong, Sémédo et Braithwaite. Si on ne peut rien reprocher au gardien allemand souvent brillant malgré les buts encaissés, en revanche, les autres joueurs ne sont pas exempts de critiques. Cela indique que les dirigeants ont tourné le dos à un centre qui leur fournit pourtant, la meilleure équipe de tous les temps. Encore plus, des pépites qui ont émergé ces dernières années seuls Riki Puig et Ansu fati ont été conservés.
Les autres ont été, soit prêtés, soit transférés définitivement. Pour un club à un ADN si prononcé, ces erreurs se paient cash. Après avoir limogé Valverde, une délégation du Barça s'est déplacée à Doha pour proposer le poste d'entraîneur à Xavi. Mais celui-ci, qui connaît bien le club version Bertomeu, a refusé, arguant qu'il n'était pas près à endosser une telle responsabilité. En réalité, pour les responsables du club, c'était une opération de campagne en vue de la prochaine élection en 2021, car la côte de Bertomeu a chuté de façon vertigineuse. Il faut savoir que le Barça est une société anonyme sportive où le président est élu par les socios, tous les 6 ans.
Le budget, tout comme les décisions importantes, sont soumis au vote des socios dont le nombre a atteint le seuil des 140.000. Xavi a rempilé avec Al-Sadd, mais en prévoyant une clause qui lui permet de partir à tout moment. De toute évidence, il veut imposer ses conditions de préférence avec un autre président que Bertomeu, de plus en plus affaibli par les critiques des socios et par l'ancien boss du club Rossel. Aujourd'hui, l'avenir du Barça est flou et tout dépendra du recrutement forcément limité. Enfin, comment passer sous silence les insultes des internautes européens dont il est aisé de deviner les préférences. Jadis, il fut un temps où l'insulté avait le choix des armes pour le duel.
Aujourd'hui, pour tordre le cou à ces grossièretés inadmissibles, le devoir du Barça est de réagir en revenant aux fondamentaux qui ont fait sa gloire et fait de l'ombre à ses rivaux.


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