Algérie

Fayrouz en caftan !


Fayrouz en caftan !
La soirée de jeudi à la salle Ibn Khaldoun a été marquée par le concert de la troupe Fayrouziate dédiée, comme son nom l'indique, au répertoire de la diva libanaise, Fayrouz. La chanteuse de la troupe ne vient pas du pays du cèdre mais du tout proche royaume chérifien. Naziha Meftah est même surnommée la «Fayrouz du Maroc».C'est drapée d'un beau caftan rouge qu'elle a fait son entrée sur scène, après une introduction instrumentale sous la direction d'Elie Achkar.Ce joueur de qanoun avait accompagné Fayrouz durant de nombreux concerts avant de s'établir en France. C'est de la rencontre, à Paris, de la chanteuse marocaine et de ce joueur de qanoun libanais qu'est née la troupe Fayrouziate qui ?uvre à perpétuer, depuis une vingtaine d'années, le répertoire de la légende vivante de la chanson arabe. L'orchestre est composé de neuf musiciens et de quatre choristes venus du Maroc, Tunisie, Algérie et Liban. Le programme du concert a passé en revue les plus grands tubes de Fayrouz.Le thème de l'amour y est chanté avec une originalité rare et une infinité de nuances : du romantique Nehna wel amar jiran (Lune, notre voisine), au tragique Habaytek (Je t'ai aimé) en passant par le comique El Bousta voire le cosmique Aatini ennaya wa ghani (Donne-moi la flûte et chante) sur le superbe texte du poète Gibran Khalil Gibran. Actualité oblige, la troupe ne pouvait pas faire l'impasse sur les textes engagés chantés par Fayrouz pour la cause palestinienne. Naziha Meftah a rappelé que toute l'?uvre de Fayrouz est «un message de paix», dans lequel s'inscrit la troupe elle-même. Elle a ensuite interprété Sa nardjaâ (Nous reviendrons) et l'épique Zahrata el madaîne dédiée à Jérusalem.Beaux solosCette composition orchestrale des frères Rahbani a été réarrangée tant bien que mal pour cette formation réduite à deux synthétiseurs qui, on ne le dira jamais assez, ne peuvent remplacer les instruments qu'ils tentent d'imiter. On se consolera tout de même avec de beaux solos au qanoun et au violon. Malgré quelques flottements, les musiciens aguerris de Fayrouziate se comprennent d'un clin d'?il sous la direction efficace d'Elie Achkar. La chanteuse, quant à elle, a proposé une interprétation appliquée, collant à l'originale jusque dans l'accent et la gestuelle.C'est tout le dilemme que pose Fayrouziate : si l'interprétation est trop proche de l'originale on tomberait dans le mimétisme et si elle s'en éloigne trop on déçoit les fans de Fayrouz. Naziha Meftah, qui mène par ailleurs une riche carrière solo, a tenté de rester dans l'entre-deux, osant par moments quelques vocalises qui ont démontré toute sa maîtrise technique. Visiblement satisfaite de l'accueil chaleureux, Naziha Meftah a généreusement offert un bis avec Nessim alayna el hawa. Le public, composé en grande partie d'aficionados de Fayrouz, a apprécié le programme nostalgique du concert de Fayrouziate. Il a accompagné la troupe sur plus d'un titre, tapant dans les mains et chantant à l'unisson.


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