Fayez al-Sarraj défie le Parlement de Tobrouk

En prenant possession lundi des locaux officiels de la présidence libyenne dans le centre de Tripoli, Fayez al-Sarraj, où le gouvernement libyen d'union nationale s'était jusque-là installé dans une base navale, lance un défi au Parlement de Tobrouk, qui refuse toujours de lui accorder sa confiance conformément aux accords de Skhirat signés le 17 décembre 2015.En effet, il met un peu plus la pression sur les députés de cette assemblée, qui n'arrivent pas à se réunir faute de quorum, alors que son gouvernement bénéficie du soutien de l'ONU et de la communauté internationale. "Nous avons pris possession du siège de la présidence du gouvernement après plus de cent jours passés sur la base navale, et cela signifie que le gouvernement d'union va (pouvoir) s'atteler à son travail", a déclaré à la presse Moussa al-Kouni, vice-Premier ministre.Il s'agit d'un pas supplémentaire pour asseoir l'autorité du gouvernement d'union nationale, qui s'attèle à stabiliser un pays toujours profondément divisé et où le groupe Etat islamique est implanté.Après avoir débarqué avec les membres du Conseil présidentiel d'un navire militaire libyen dans le port de Tripoli, bravant l'hostilité des autorités non reconnues internationalement qui faisaient la loi dans la capitale libyenne depuis août 2014, il a réussi à s'allier le soutien de certaines parties, notamment la Banque centrale libyenne et les deux compagnies pétrolières du pays. Les autorités dites de Tripoli se sont ensuite ralliées au nouvel exécutif, qui a obtenu l'appui de pays européens et des Etats-Unis.En dépit de tous les problèmes avec les gouvernements et institutions parallèles, Fayez al-Sarraj a lancé en mai une opération militaire visant à reprendre aux terroristes de l'EI la ville de Syrte, à 450 km à l'est de Tripoli, qui a permis à ses forces de les encercler rapidement.Merzak Tigrine