Algérie

Fawzi Chekili et le maghrébin jazz



Fawzi Chekili et le maghrébin jazz
Jazz au parfum de jasmin
La soirée a donné à écouter de belles compositions personnelles pour la plupart, mêlant le blues aux mouachahate avec beaucoup d'harmonie et de délicatesse.
A cause du match de foot, il n'y avait pas grand monde à la salle Ibn Zeydoun samedi soir. Mais comme on dit «les absents ont toujours tort!» Car ils venaient de rater de purs moments de bonheur et de ravissement en compagnie du jazman tunisien Fawzi Chekili et sa bande de musiciens. Une formation qui excelle dans le jazz maghrébin, réunissant six virtuoses capables de mêler maîtrise instrumentale et expression vocale sur des créations originales qui prouvent que le jazz est un langage musical universel. En effet, entre swing et mouachahate, ce spectacle a dressé un univers sonore, à la fois étonnant et entraînant. C'est donc avec Fawzi Chekili qui n'en est pas à son premier concert en Algérie que s'est ouvert le cycle musical Jazz d'ailleurs organisé par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc). Il s'agit du troisième et avant-dernier cycle du programme Des racines et des airs établi pour le premier semestre 2012, lequel devait se tenir du 17 au 19 avril dernier, mais a été reporté en raison du deuil décrété suite au décès du président Ahmed Ben Bella. Le prochain se tiendra du 27 au 29 juin sous le thème «Oud en luth». Accompagné de six musiciens spécialistes du métissage instrumental, notamment au luth, violon, trompette, basse, mais également d'une pianiste chanteuse qui n'était autre que sa fille et un batteur hors pair, à savoir son fils, Fawzi Chekili a présenté des compositions personnelles pour la plupart, mêlant le blues aux mouachahate avec beaucoup d'harmonie et de délicatesse. Un jazz feutré, matiné du son du oud entremêlé à celui du violon, une sorte de pansement aux vagues à l'âme. Ambiance tamisée, la voix de Selma ronronne des airs de blues sur un nuage de clarté cuivré. Elle interprète Gamra, un extrait de l'album Touyour El Fejr (les oiseaux de l'aube). Un morceau romantique saupoudré des volutes de trompette mais aussi Sabah djadid (nouveau matin), une ballade sur des paroles du poète tunisien Abou el Kacem Chabbi, que Fawzi Chekili a su interpréter avec sobriété. Une sorte de valse nocturne mélancolique pour bercer les âmes en peine. Le bendir ou petite percussion à la main accompagnera ce morceau délicieux qui confirmera allègement la beauté du jazz orientalo-maghrébin. Un petit détour par les USA et nous voilà immerger dans un piano-bar des plus sympathiques afin d'apprécier la voix gorgé de soleil de Selma et ses reprises de standards de jazz. Fawzi Chekili fini son concert en offrant à écouter enfin Touyour el Fadjr mettant du baume au coeur des mélomanes. Encore un morceau puis la voix de Selma pour enivrer le public avant un bis final pour clôturer cette soirée qui nous aura bercés et transportés sur un nuage idyllique parfumé d'éther, fait de ballades et d'ambiance feutré. Le cycle Jazz d'ailleurs s'est poursuivi hier à la salle Ibn Zeydoun avec un concert du guitariste belge, Philip Catherine, et une troisième soirée est prévue mardi et qui sera dédiée aux Caraïbes avec le quartette Sakesho et ce, pour clôturer ce cycle. Gageons qu'il y aurait plus de monde lors de ces deux soirées.




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