C'est une consécration méritée pour celui qu'on a surnommé le héros de
Khartoum ou le bourreau des Egyptiens.
Pour en savoir plus sur le
périple du Caire et le tirage au sort du Mondial 2010, nous avons pris contact
avec Chaouchi. Ecoutons-le.
Le Quotidien d'Oran: Quel est votre commentaire sur le tirage au sort du
Mondial 2010...
Fawzi Chaouchi: C'est un groupe avec des équipes n'ayant pas le même
style de jeu. Dans mon tempérament, je ne me soucie guère de l'adversaire
quelle que soit sa valeur, ce qui m'intéresse le plus, c'est se préparer en
fonction de l'événement et de l'importance de l'enjeu. Nous allons participer à
une coupe du monde, ce qui veut dire qu'il ne faudra pas trop se focaliser sur
les noms de nos adversaires. Nous devrons bien gérer cette euphorie engendrée
par cette qualification historique au Mondial sud-africain afin de réaliser un
bon parcours en coupe d'Afrique en Angola qui nous permettra d'aborder la coupe
du monde dans de meilleures dispositions psychologiques. Nous sommes appelés à
confirmer le renouveau du football algérien et prouver que notre présence parmi
le gotha mondial est méritée, surtout que cela a été très dur à réaliser.
Q.O.: Justement lors de cette qualification, vous avez été le héros de
Khartoum...
F.C.: Bien avant le match de Khartoum, je n'avais aucune appréhension.
Ma préparation a commencé dès la
fin du match au Caire où je me suis dit, c'est le moment ou jamais. Ma force
réside dans le fait que je n'éprouve aucune crainte avant un match. Je suis un
joueur de caractère et insensible aux pressions. A Khartoum, mes coéquipiers
m'ont aidé et m'ont mis à l'aise, ce qui m'a donné une plus grande confiance.
Personnellement, je savais que c'était un match d'une extrême importance avec
comme enjeu une coupe du monde qui n'est pas à la portée de n'importe quel
joueur. Je me suis donc préparé en conséquence. En outre, voir le stade de
Khartoum coloré en vert et blanc, je vous jure que ça vous met dans un état
euphorique qui vous rend capable de broyer tout ce qui est sur votre chemin.
Q.O.: Pendant le match, vous avez effectué des arrêts décisifs, que
s'est-il passé à la mi-temps...
F.C.: Saâdane est venu m'encourager pour me stimuler davantage et à aller
de l'avant. Des joueurs comme Zaoui et Bougherra ont tenu à me souffler
quelques mots pour m'inciter à continuer de cette manière. Je vais vous
étonner: en allant au stade, je n'ai pas fermé mon portable.
A ce moment, des amis d'Oran
comme Dairi, Younes, Samir, Mustapha, Abdennour, Mourad et Dairi Zidane m'ont
appelé pour me souhaiter bon courage et m'ont demandé à oublier le match du
Caire. C'est pour vous dire à tel point que j'étais sûr de moi.
Q.O.: Au Caire, quel était votre sentiment en voyant vos coéquipiers
ensanglantés ?
F.C.: Avec ces agressions, les Egyptiens nous ont touchés dans notre
amour-propre et fouetté notre ardeur. Sincèrement, ils ont été trop injustes
avec nous et ces actes ne les honorent guère. Même pendant le match, il y a eu
quelques dépassements et des provocations, mais Dieu merci, nous avons réussi à
gérer cette situation grâce à notre courage, et aussi par respect à nos
supporters qui ont fait le déplacement au Caire. A Khartoum, notre
détermination a prévalu. Maintenant, la réalité est là: l'Algérie représentera
le monde arabe en coupe du monde et l'emblème national flottera dans le ciel
sud-africain aux côtés des grandes nations du football mondial, alors que les
autres vont rester à la maison, car ils n'ont récolté que ce qu'ils ont semé.
C'est dire que lorsqu'on touche le lion, on risque de subir des conséquences.
Q.O.: A quoi attribuez-vous votre réussite ?
F.C.: D'abord, c'est grâce à ma concentration. Lorsque je suis parvenu à
gagner dans la dernière action le face-à-face avec un attaquant égyptien, cela
m'a donné des ailes.
En fin de compte, je n'ai fait
que mon travail pour être à la hauteur de la confiance placée en moi par le
staff technique et de l'attente des millions d'Algériens. C'est une joie
indescriptible d'avoir contribué à ce bonheur du public algérien. Quant à ma
réussite, je la dois à mon père d'abord qui a été lui aussi gardien de but à la
JS Bordj Menaïel et grâce aussi à mon passage à la JSK qui m'a révélé.
Q.O.: Où en êtes-vous avec vos contacts à l'étranger ?
F.C.: J'ai eu officiellement des contacts avec des clubs évoluant dans
les championnats de France, du Portugal et d'Allemagne. Il ne faudra pas se
précipiter, car il s'agit là d'un tournant dans ma carrière, ce qui signifie
clairement que je dois, en tenant compte bien sûr de quelques paramètres, de
bien choisir l'équipe qui me convient quant à ma progression. Une chose est
sûre: je partirai en Europe la saison prochaine.
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Posté Le : 06/12/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Entretien Réalisé Par M Zeggai
Source : www.lequotidien-oran.com