Algérie

Faux produits et vrai échec



Faux produits et vrai échec

Le phénomène, déjà extrêmement florissant, de la contrefaçon continuera de menacer la vie des Algériens et de saper l'économie nationale pendant de nombreuses années encore, parce que les autorités ont échoué à mettre en place une politique efficace de lutte contre l'importation et le commerce de produits contrefaits. C'est, au-delà des données chiffrées et des constats d'échec traditionnellement établis en pareils événements, l'un des principaux messages envoyés par les participants à un séminaire sur la contrefaçon, organisé cette semaine à Alger. «Le problème majeur qui se pose actuellement est l'absence d'actions intersectorielles», a notamment expliqué un responsable du ministère de Commerce, en soulignant l'incapacité des différentes instances de lutte contre la contrefaçon d'accorder leur stratégie et de coordonner leur action. Ce qui vaut à l'Algérie de se classer parmi les pays au monde qui luttent le moins bien contre un phénomène ravageur pour les économies locales (selon les classements internationaux). Mais, surtout, cela vaut aux consommateurs de s'accommoder de produits contrefaits, porteurs de dangers sur la santé publique, que des importateurs introduisent massivement sans susciter la moindre réaction des pouvoirs publics. Ou presque, puisqu'alors que les produits contrefaits inondent le marché par centaines de millions, les Douanes algériennes se satisfont de petites saisies (376 000 articles en 2013 contre 781 000 articles en 2012) dont le nombre a difficilement atteint les 7 millions depuis 2007. Aujourd'hui, la situation est telle que personne ne peut plus faire la différence entre le vrai et le faux, y compris dans les grands magasins ayant pignon sur rue où l'écrasante majorité des produits mis en vitrine sont contrefaits. Et naturellement, aucun secteur n'est épargné par la contrefaçon qui touche aussi bien les cosmétiques que les produits pharmaceutiques et les pièces de rechange automobile. Ce qui montre l'ampleur du danger qui pèse sur la santé publique. Ainsi, malgré les engagements et les promesses régulièrement pris par les différents responsables, force est de constater que les structures de lutte contre la contrefaçon ont échoué dans leur mission de protection du consommateur et de l'économie nationale. Un autre échec qu'il convient de disséquer pour en comprendre les raisons et prendre les mesures qui s'imposent...S. O. A.




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