Algérie

Faux frais et autres désagréments



Un jeune homme nous demande complaisamment de nous acquitter de la somme de 150 DA afin que l'on puisse garer notre véhiculeSi Dame nature a décidé d'offrir aux estivants tous les ingrédients leur permettant de passer d'agréables moments en famille ou entre amis en bord de mer, on ne peut en dire autant du staff travaillant sur ces mêmes plages.
Désormais, l'été est bien installé. Afin d'esquiver les grosses chaleurs, les citoyens affluent en grand nombre et à la moindre occasion, à la plage, pour un séjour ou ne serait-ce que pour une seule journée. Cependant, si Dame nature a décidé d'offrir aux estivants tous les ingrédients leur permettant de passer d'agréables moments en famille ou entre amis en bord de mer, on ne peut en dire autant du staff travaillant sur ces mêmes plages. On constate en effet, qu'aujourd'hui, ce n'est plus l'accès à certaines plages qui pose problème, mais bien les faux frais ou parfois même l'accueil des peu chaleureux qu'on réserve aux personnes venues passer un moment de détente. Ces malheureux faits, nous les avons vécus pas plus tard que vendredi dernier, au complexe touristique «le Grand Bleu», situé à la wilaya de Boumerdès. C'est aux environs de 13 h que nous entrons dans l'enceinte de ce site. Avant d'y accéder totalement, un jeune homme, dans une sorte de cabine et dont on aperçoit uniquement la moitié du visage, nous demande complaisamment de nous acquitter de la somme de 150 DA afin que l'on puisse garer notre véhicule. Une fois le parking payé, nous cherchons une place de stationnement non loin de la plage. Mais à pareille heure, il n'est pas aisé d'en trouver une. Après avoir roulé quelques mètres plus loin, un homme décide finalement de sortir son véhicule et de nous céder sa place. Après cet insignifiant petit désagrément, nous cheminons, les pieds dans le sable fin et brûlant, vers la plage. Le lieu est bondé de monde. En nous apercevant de loin, deux jeunes hommes s'approchent de nous; «vous cherchez une table pour vous installer confortablement'», s'empresse de dire l'un d'eux, grand de taille, le teint foncé, sans doute le résultat d'une trop longue exposition au soleil, et de corpulence moyenne, vêtu d'un short de plage, le torse nu. Il s'agit d'un des membres de l'équipe se chargeant de louer des parasols et des tables aux vacanciers. «On est d'accord pour prendre une table et des chaises mais en ce qui concerne le parasol nous en avons déjà un et nous allons l'installer», avons-nous suggéré. A ce moment là, son compère, moins bronzé et de corpulence moyenne, esquisse une grimace qui traduit son mécontentement. «Vous nous en voyez désolés, mais le règlement est catégorique là-dessus et dit que vous êtes dans l'obligation de payer la somme de 800 DA pour le parasol sinon vous ne prenez carrément pas de table», nous fait-il savoir usant d'un langage beaucoup moins soutenu. «Mais pouvons-nous savoir qui est-ce qui a dicté au juste ce soi-disant règlement'» Après un moment de silence quelque peu embarrassé, le jeune qui nous a abordé en premier, nous répond alors l'air gêné; «heu...eh bien, une chose est sûre, ce n'est pas nous qui fixons les règles». «Ecoutez c'est à prendre ou à laisser, c'est comme ça et ça ne sert à rien de parler», s'emporte un troisième qui a entendu les échanges. Le jeune homme en short, intervient et tente de détendre l'atmosphère, «mais allons, nous sommes tous des citoyens algériens, vous êtes comme mes soeurs, on veut seulement vous trouver une place où personne ne viendra vous embêter», dit-il de façon enjouée. Mais c'est sans compter sur notre détermination à avoir le fin mot de l'histoire. «Oui d'accord, c'est bien tout ça, mais entre citoyens, on doit être solidaires, mais nous avons la vague impression que vous êtes là pour escroquer les gens en leur soutirant de l'argent à tout-va.» C'est par un large sourire que notre interlocuteur nous rétorque; «Non non, loin de nous cette idée, je vous répète pour la énième fois que ce n'est pas nous qui instaurons les règles». «Si vous voulez rouspéter, allez donc vous plaindre à votre gouvernement», assène son «adjoint», beaucoup moins docile, sous les regards curieux des personnes qui étaient assises aux alentours. Nous refusons toujours de lâcher l'affaire, et les «négociations» vont bon train. Nous insistons en leur faisant comprendre qu'il n'est pas normal de payer la somme exigée, sans parler du fait qu'elle soit exagérée pour un parasol, alors que nous en disposons déjà. A cette remarque, ils se font eux aussi insistants; et dans un langage populaire ils nous disent «hna machi la mafia, les vrais bandits agissent dans l'ombre, nous faisons notre job, sans plus». Là encore nous répliquons en leur demandant, si eux trouvent normal d'être obligés de débourser autant d'argent, juste pour passer quelques heures à la plage; «Après tout, elle ne vous appartient pas.» «Oui ce n'est pas normal, mais c'est ainsi, c'est notre pays, rien ne fonctionne dans les normes» nous dit l'un des jeunes avant de couper court et de conclure «vous avez le choix, ou vous payer, ou vous allez vous installer à même le sol et loin du parking». Après «d'âpres tractations», et face à notre insistance, les jeunes hommes acceptent finalement de nous laisser installer notre parasol. «Nous ne sommes pas méchants, on ne fait pas ça pour le plaisir croyez-le, on reçoit des ordres et on exécute», finit par nous dire l'un d'eux, avant que son camarade n'ajoute non sans une pointe de sarcasme «mais que ça ne devienne pas une habitude, hein!» Ce genre d'expérience nous renseigne que ces tristes faits ne sont que le résultat de l'impunité dont jouissent ces groupes, qui n'ont, au fil des années pas cessé de gagner du terrain et dont les membres agissent sans aucun scrupule en arnaquant par tous les moyens envisageables le «petit peuple».


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