Algérie

Faux et usage de faux



On a presque oublié cette Union du Maghreb Arabe (UMA) dont la dernière réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de ses pays membres (Algérie, Maroc, Tunisie, Libye et Mauritanie) remonte à sept ans, à un certain 5 mai 2016, à Tunis. Et, c'est par le biais d'une étonnante sortie du Maroc que cette Union vient parler d'elle, pour dire tout le mal dont elle souffre.Une diplomate marocaine a présenté, ces derniers jours, ses lettres de créances auprès du président de la Commission de l'Union africaine (UA), Mahamat Faki, en qualité de « représentante permanente » de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) auprès de l'Union Africaine (UA). Un jeu trouble ou une man?uvre suicidaire ' En manque d'imagination, retirée dans ses derniers retranchements, la diplomatie marocaine n'a pas trouvé mieux pour se faire remarquer sur la scène régionale. L'Algérie, qui a exprimé son étonnement face à la décision désinvolte et irréfléchie du président de la Commission de l'Union africaine, M. Mahamat Faki, de recevoir les soi-disant « lettres de créances » d'une diplomate marocaine se présentant faussement en qualité de «Représentante permanente» de l'UMA auprès de l'UA, a tenu à « clarifier qu'elle n'a jamais été consultée au sujet de cette nomination qui s'est faite en dehors des règles prévues par le Traité instituant l'UMA de février 1989, lesquelles exigent dans le cas d'espèce le vote à l'unanimité des Etats-membres au niveau du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UMA, seule instance habilitée à statuer, aussi bien sur cette nomination que sur l'établissement de relations de coopération avec d'autres groupements régionaux et internationaux, tel que prévu notamment par l'article 6 du Traité instituant l'UMA, les articles 5 et 7 du Statut général fixant les attributions du Secrétaire général de l'UMA (ndlr, qui a signé la nomination de sa compatriote à ce poste) ainsi que par la résolution du Conseil de la Présidence datant du 23 février 1990 ».
Les accointances entre le président de la Commission de l'UA et le Maroc, qui ne sont pas à leur première démonstration, ne rappellent-elles pas un peu le trafic d'influence du makhzen qui a été dévoilé au sein du Parlement européen ' Sinon, comment expliquer la souplesse dans la réception des lettres de créances en question alors que l'Algérie a préalablement engagé des démarches pressantes auprès de la Commission de l'Union Africaine, afin de considérer sans objet cette prétendue nomination qui, conformément aux textes régissant le fonctionnement l'Union du Maghreb Arabe, ne relève aucunement des prérogatives du Secrétaire général de l'UMA, dont l'ultime mandat a définitivement pris fin le 1er août 2022 ' En attendant que d'autres pays membres de l'UMA réagissent, l'Algérie croit fermement que le président de la Commission de l'Union Africaine a cédé à une opération de « manipulation malsaine », et elle attend des clarifications à propos de sa position dans cette affaire, « sans préjudice de mesures éventuelles en fonction de l'évolution de cette affaire », prévient-on.


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