L'ONU se montre absolument discrète sur l'initiative annoncée par son secrétaire général pour le Sahara occidental. C'est Ban Ki-moon lui-même qui en avait fait l'annonce, à l'automne 2014, avec cette précision qu'il se rendra sur place, un déplacement incluant les territoires occupés du Sahara occidental. L'objectif visé est de surmonter les blocages auxquels se heurte, depuis 1991, l'application du plan de paix de l'ONU, n'excluant pas le recours à d'autres voies ainsi que le prévoit la Charte de l'Organisation internationale et, en son sein, le fameux chapitre 7 qui autorise le recours à des moyens autrement plus contraignants.On dira de ce projet qu'il ne pouvait être envisagé sans l'approbation des membres du Conseil de sécurité. Sauf que six mois plus tard, il fallait se raviser, l'instance onusienne se contentant d'une résolution renouvelant le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) pour une nouvelle année. Un délai qui expire dans deux mois sans que l'ONU dévoile la suite. Car visiblement, il y en aura une et elle est liée au nouveau plan de M. Ban, les tractations actuelles en étant la preuve. Cette perspective a effectivement mis fin à une espèce d'immobilisme puisque, apprend-on, «tous les membres du Conseil de sécurité soutiennent cette visite à l'unanimité et affirment qu'il serait idéal de l'organiser avant avril».Normalement donc, l'ONU ne peut plus se donner de nouveau délai et le Maroc l'a bien compris en cherchant à contrarier son plan. Sa méthode consiste à réaménager le calendrier du secrétaire général de l'ONU et voulant que cette visite ait lieu en juillet. Soit quatre mois après l'échéance du printemps prochain et donc sans la moindre incidence sur cette dernière, donc (ainsi) au moins une nouvelle année de répit pour Rabat, sinon plus. Selon les dirigeants sahraouis, la stratégie du Maroc consiste à «bloquer tout progrès dans le dossier sahraoui pendant le mandat de Ban Ki-moon qui arrive à échéance» à la fin de cette année. Ou encore, selon la même source, l'élection présidentielle américaine de novembre prochain alors qu'il y a une continuité, comme l'a si bien révélé l'exclusion par Washington des territoires du Sahara occidental de l'accord de libre-échange conclu avec le Maroc en 2005.Que des calculs, les mêmes depuis 1991 lorsque le Maroc a voulu, en vain, renier ses obligations internationales et donc faire annuler l'accord de paix qu'il avait conclu en 1988 avec le Front Polisario et que l'ONU avait endossé en 1990. Rabat avait bien tenté de renier ses engagements, mais il n'a jamais été suivi en quoi que ce soit par le Conseil de sécurité qui a, bien au contraire, fait preuve de continuité, avec les mêmes référents, et les mêmes engagements envers le peuple sahraoui, le principe majeur en étant son droit à l'autodétermination.Ce n'est pas donc non plus une question de personnes, le successeur éventuel de Ban Ki-moon étant tenu par les mêmes engagements. Le Maroc le sait aussi.
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Posté Le : 16/02/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohammed Larbi
Source : www.elwatan.com