Plus de cinq ans après le contrôle de la bande de Ghaza par le mouvement Hamas et malgré la libération du soldat Gilad Shalit, dont le nom était associé a tous les drames vécus par les Palestiniens de l’étroite bande côtière, les soucis quotidiens de toute une population ne cessent d’empirer.
Hier, Ghaza a sombré dans l’obscurité totale. La seule station de production d’électricité du territoire a cessé de fonctionner à cause de l’indisponibilité de carburant. Cette situation rappelle la période ayant suivie le bombardement de la station par des avions israéliens, au lendemain de l’opération militaire ayant permis à des résistants palestiniens de mettre la main sur le soldat Shalit.
Israël a de tout temps utilisé les punitions collectives comme moyen de pression sur les Palestiniens, bien que ce soit en contradiction avec les lois internationales et surtout la Convention de Genève relative à la protection des populations civiles en cas de guerre.
Depuis, malgré la remise en marche de la station, la bande de Ghaza n’a droit qu’à 35% de ses besoins en énergie électrique. Le courant est rationné et les coupures sont devenues longues et régulières. Dans les meilleures conditions, le citoyen faisait face à des coupures de 8 heures par jour. Les gens compensaient ce manque par des groupes électrogènes qui, malgré tous leurs inconvénients (pollution atmosphérique, accidents dont des électrocutions et des incendies ayant causé la mort de dizaines de citoyens) sont devenus des outils indispensables à tous les foyers. Ceci était vrai lorsque le carburant égyptien coulait à flots à Ghaza, puisqu’il entrait en grande quantité par des tunnels spécialisés dans ce genre de contrebande.
La bougie et le charbon
Beaucoup moins cher que le carburant israélien, dont l’Etat hébreu avait restreint au maximum son exportation vers Ghaza dans le cadre, aussi, des mesures punitives collectives liées au blocus qu’il impose a ce territoire. Aujourd’hui, avec la pénurie de ce carburant égyptien, les citoyens se voient renvoyés malgré eux à l’époque qui a précédé la découverte de l’électricité. Les bougies et le charbon, puisqu’il fait froid aussi à Ghaza, sont très prisés. Une aubaine pour les contrebandiers qui s’enrichissent encore plus à chaque pénurie, quelle que soit sa nature.
Malheureusement, si cette situation n’est pas réglée dans les 48 heures, Ghaza peut plonger dans une crise humanitaire à cause de la paralysie de plusieurs secteurs dont la santé, l’éducation, le transport et l’arrêt de fonctionnement des stations de pompage de l’eau potable ou même celles des eaux usées.
Une mort certaine attend des centaines de malades hospitalisés dépendant de matériel médical fonctionnant à l’électricité si les groupes électrogènes des hôpitaux ne sont pas ravitaillés en carburant.
La bande de Ghaza, où vivent plus d’un million et demi d’êtres humains, risque par ailleurs d’être noyée dans les eaux usées avec tous les risques d’épidémie que cela comporte si les stations de pompage demeurent à l’arrêt.
La solution immédiate à cet épineux problème passe par une décision au plus haut niveau de la hiérarchie égyptienne actuellement au pouvoir de faire passer ce carburant.
La solution définitive est la liaison de la bande de Ghaza au réseau électrique égyptien, surtout que ses besoins en énergie électrique sont inférieurs à ceux d’un quartier populaire du Caire.
C’est aussi la seule manière d’éviter le chantage israélien.
Fares Chahine
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Posté Le : 15/02/2012
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Fares Chahine
Source : El Watan.com du mercredi 15 février 2012