Algérie

Faut-il vacciner les enfants '



Interrogé par l'APS, le Pr Salah Lellou, médecin-chef du service pneumologie à l'EHU d'Oran, a plaidé en faveur de la vaccination des enfants de 12 à 17 ans.Plus de 10 millions d'élèves des trois cycles de l'enseignement primaire, moyen et secondaire ont retrouvé, hier, les bancs de l'école après trois semaines de vacances d'hiver. Initialement prévue le 16 décembre, la date des vacances avait été avancée d'une semaine en raison du spectre de la quatrième vague de Covid. La reprise intervient donc dans un contexte de hausse inquiétante des contaminations.
Mais à travers toutes les régions du pays, l'entame du deuxième trimestre s'est déroulée dans le respect du protocole sanitaire mis en place par le secteur pour prévenir la propagation de la Covid-19.
Selon le docteur Melhag, chercheur en virologie et ex-biologiste de laboratoire d'analyses médicales, la situation épidémiologique qui prévalait avant les vacances scolaires était dominée par un rebond du virus et une augmentation des chiffres de la contamination. D'où la sage décision d'avancer les vacances.
"Les autorités publiques ont jugé opportun d'avancer les vacances scolaires pour éviter une propagation rapide dans les établissements scolaires. La période des vacances a été une opportunité pour se préparer matériellement tout en s'organisant logistiquement (eau, savon, liquide de désinfection, etc.) et aussi le temps d'y voir clair concernant la flambée de la pandémie", affirme le Dr Melhag.
Toutefois avec la reprise des cours, le danger existe toujours. Et tant que le virus est toujours parmi nous, la stratégie choisie est de cohabiter avec le virus, estime le virologue.
"La cohabitation n'est pas une liberté pour faire ce que bon nous semble, mais de respecter strictement les mesures barrières, dont le port du masque, la distanciation physique et le lavage fréquent des mains, un taux de vaccination appréciable, notamment dans les rangs des personnels du secteur de l'éducation nationale", soutient-il encore.
Par ailleurs, répondant à une question de Liberté relative à la nécessité ou non de vacciner les enfants, le chercheur estime que "le dossier de la vaccination des enfants est entre les mains des membres de la commission de suivi de la pandémie".
"C'est une décision de souveraineté dont le dernier mot revient aux autorités publiques et non aux autorités sanitaires ou au secteur de l'éducation nationale, en fonction de l'évolution de la situation épidémiologique".
Malgré la hausse relative des contaminations, le scientifique ne joue pas les Cassandres. Selon lui, la situation qui prévaut actuellement n'est guère inquiétante, notamment chez la population pédiatrique. Cependant, souligne-t-il, il faut continuer la vaccination des adultes, notamment les personnes vulnérables et âgées, les malades chroniques et les femmes enceintes.
"Cette réticence à se faire vacciner est un phénomène mondial, qui n'est pas spécifique à l'Algérie. Du coup, il faut penser d'abord aux réactions des parents avant de vacciner leurs enfants. Je pense que tant qu'il n'y a pas un danger réel qui guette nos enfants, personnellement, je vois que le recours au traitement et à la vaccination ne doit pas être systématique", affirme le Dr Melhag, tout en plaidant pour la stricte application des gestes barrières, notamment le port du masque dans des endroits fermés.
Et d'ajouter : "Pour l'instant et dans l'état actuel, je ne vois pas la nécessité de vacciner les enfants tout en prenant en considération la résistance des parents."
Samedi, le professeur Salah Lellou, médecin-chef du service pneumologie à l'établissement hospitalo-universitaire (EHU) d'Oran, interrogé par l'APS, a plaidé en faveur de la vaccination des enfants.
"L'immunité acquise après les deux premières doses ne dure pas éternellement. La science n'a pas encore percé tous les secrets de ce virus. Nous savons, en revanche, que les vaccins disponibles aujourd'hui nous protègent sur une période ne dépassant pas réellement six mois. Bien sûr que la troisième dose est utile, notamment pour les personnes vulnérables", a-t-il dit.
Pour y remédier, le Pr Lellou a préconisé le pass sanitaire obligatoire, une troisième dose de vaccin et la vaccination des enfants de 12 à 17 ans.
L'instauration d'un pass sanitaire ou vaccinal pour l'accès à tous les lieux et espaces publics, comme les salles des fêtes et les grandes surfaces, entre autres, "pourra pousser les gens à se faire vacciner et se protéger contre les formes graves de la Covid-19", a estimé le spécialiste.
"Aussi, il faut opter pour la vaccination des enfants de 12 à 17 ans, car cette catégorie est source de transmission du virus. Même si ces enfants font des formes légères, ils peuvent le transmettre à beaucoup de personnes", a-t-il fait savoir. T
outes ces mesures sont d'une nécessité impérieuse, selon lui, en plus du respect des mesures de prévention dont le port du masque de protection, le lavage fréquent des mains et la distanciation physique.

FAWZI SENOUSSAOUI


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