Algérie

Faut-il importer des arbitres '



Faut-il importer des arbitres '
L'arbitrage continue à susciter chez nous de nombreuses polémiques. Il fait l'objet d'attaques tous azimuts. Il est la cible de pratiquement tous les présidents de club et « d'experts » des plateaux de radio et de télévision. La moindre défaite est synonyme de mauvais arbitrage. La Commission de désignation des arbitres et son président sont fustigés à longueur de semaine, au point où aujourd'hui aucun arbitre n'échappe au lynchage des présidents qui trouvent en cet homme en noir le bouc émissaire idéal pour justifier l'injustifiable et amadouer les fans qui ne cessent de gronder. Mieux, un président est allé jusqu'à déclarer qu'il n'y a qu'un seul arbitre valable, même si par le passé, il n'avait pas cessé de lui tirer dessus.Et dire que les erreurs d'arbitrage ne sont pas le seul fait de nos chevaliers du sifflet, mais elles sont légion à travers la planète foot. Chaque week-end, nous assistons, dans les championnats étrangers, grâce aux chaînes satellitaires, à de nombreuses fautes d'arbitrage. Nous ne parlons pas ici des 10 plus graves fautes d'arbitrage, classées comme telles, qui ont même scellé l'avenir de toute une nation comme l'Eire qui a été éliminée de la Coupe du monde sud-africaine de 2010 par la France, suite à une main flagrante de Thierry Henry que tout le monde avait vue sauf l'arbitre suédois, Martin Hansson, ou ses assistants, ou encore l'Angleterre qui a été sacrée championne du monde en 1966, son unique titre planétaire, sur un but imaginaire de Goeffrey Hurst face à la RFA de l'époque. Ou encore cette légendaire main de Dieu de Maradona face à l'Angleterre. Mais est-ce pour autant que ces arbitres ont été cloués au pilori ou jetés à la vindicte populaire ' Que non ! En fait, le corps arbitral sous d'autres cieux est protégé par les instances régissant le football. Aujourd'hui, les arbitres sous ces cieux évoluent, du moins au plus haut niveau, sans pression. Car on s'était rendu compte que les critiques acerbes des coachs et des dirigeants influaient négativement sur le rendement des arbitres qui évoluaient la peur au ventre. Que ce soit en Angleterre, berceau du football, en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne, dont l'équipe nationale a été sacrée au moins une fois championne du monde, pour ne citer que ces championnats majeurs, toute critique envers un arbitre vaut à son auteur une suspension, quelle que soit sa notoriété.Et nombreux ont fait les frais de leurs propos jugés déplacés ou encore d'une poussette de l'épaule envers un arbitre dont l'auteur, Léonardo, a été banni de tout exercice dans le monde du football par la fédération française. Point d'impunité donc. Et ces championnats ne se portent que mieux. D'ailleurs, cette culture, ou cette obligation de réserve, nous la ressentons chez nous avec les deux coachs français, Bijotat de la JSK et Michel du CRB, qui refusent de se laisser aller dans la critique de l'arbitre, même si leur équipe en a été lésée et leur travail d'une semaine sapé. Mais toute erreur arbitrale vaut là encore à son auteur une suspension.La meilleure illustration nous vient une fois de plus de l'Hexagone où le seul arbitre français retenu pour l'Euro 2016, c'est-à-dire la crème de l'arbitrage français, Clément Turpin, avait accordé deux buts hors jeu au PSG lors du dernier match de Coupe de France PSG-OL, sans que l'impétueux président de l'OL, Aulas, ne trouve à redire. Ce sont là des exemples qui devraient donner à réfléchir à nos responsables et ce n'est pas en traînant nos arbitres dans la boue que notre football se portera mieux. Lui qui reste parmi les meilleurs sur le continent. Certes, il est de notoriété publique que certains arbitres sont corrompus mais il ne peut y avoir de corrompus sans corrupteurs.Dès lors, disons basta à cette situation qui ne sert pas notre football. Mais faut-il là encore que les instances de notre football arrêtent de cultiver l'impunité en préservant les arbitres, pour le bien de notre football. En les préservant de cette pression mais aussi à bien les prendre en charge financièrement, surtout que, comme vient de le faire ressortir le bilan financier de la FAF, cette dernière dispose même d'excédents financiers. Faut de quoi, cette fonction d'arbitre ne trouvera plus preneur et l'on sera obligé d'en importer pour arbitrer un pitoyable championnat. Et aux « experts » de regarder ce qui se fait à l'étranger avant de conclure hâtivement et de jeter en pâture nos arbitres.




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