Algérie

Faut-il développer la franchise en Algérie '



Il reste du chemin pour que les autorités privilégient la franchise comme moyen rapide de modernisation du commerce intérieur du pays en tant qu'offre de services de qualité aux citoyens.Les lignes n'ont pas bougé depuis la rencontre sur la franchise tenue à l'hôtel El-Aurassi en janvier dernier qui a mis en relief son importance pour l'économie nationale. Et l'organisation du séminaire de formation sur la franchise du 18 au 20 mars à Paris par le Mepi du département d'Etat des Etats-Unis à l'intention des acteurs actuels et potentiels de l'activité et des officiels algériens et tunisiens. Cette rencontre, si elle a permis aux premiers de mieux préciser le concept, de mieux appréhender ses avantages grâce à des communications de qualité, assurées par d'éminents spécialistes du domaine, n'a pas pour autant vaincu les réticences des représentants des pouvoirs publics présents. Tel est le premier constat. Le séminaire n'a pas été pour autant inutile, puisqu'il a permis à ces représentants de bénéficier d'une meilleure connaissance de l'activité.Mais les préjugés restent tenaces. Pour des officiels algériens, la franchise s'assimile à de la revente en l'état, voire une simple importation. Des représentants du ministère du Commerce, eux, sont beaucoup plus préoccupés en ce contexte de baisse des revenus du pays par la rationalisation ou la réduction des importations. "Ce qui nous intéresse c'est promouvoir la création des sociétés de production dans l'industrie et non dans le commerce."Hind Benmiloud, l'une des pionnières du lancement de la franchise début 2000 et à l'origine de son développement : une centaine aujourd'hui contre quelques franchises début des années 2000, soit un nombre supérieur à celui de la Tunisie, n'en démord pas. Elle poursuit son plaidoyer pour un développement plus rapide de la franchise en Algérie. Lors du séminaire de formation où elle a été l'une des principales animatrices des débats sur le sujet, elle insiste : "La franchise, ce n'est pas du commerce courant, c'est un transfert de savoir-faire à travers l'apprentissage de techniques de vente modernes, le moyen le plus rapide de moderniser le commerce intérieur, de garantir la distribution de produits de qualité, de lutter contre l'informel et la contrefaçon (voir entretien express en bas de page). L'activité offre en outre la possibilité d'une transformation des franchises commerciales en franchises industrielles une fois que le franchisé s'est approprié le concept."En dépit de tous ces avantages, le développement de la franchise bute sur des obstacles qui freinent sa progression : absence de réglementation spécifique, problème de transfert des royalties, la réglementation sur le bail qui ne protège pas assez les locataires, le retard dans la construction de centres commerciaux en Algérie. Malgré tous ces handicaps, la franchise se fraye du chemin. À l'exposition sur la franchise Expo Paris organisée le 20 mars dernier, l'une des plus importantes au monde, des franchiseurs continuent à s'intéresser au marché algérien. Au stand du franchiseur Orchestra, on apprend qu'il compte ouvrir 20 points de vente d'ici à cinq ans. Cette manifestation a montré l'importance des franchises de services dans l'amélioration des conditions de vie des citoyens : travaux de bricolage ou de plomberie à domicile (franchise Mr Bricolage), aide à domicile aux personnes âgées, malades ou handicapées, des créneaux qui correspondent aux besoins des Algériens et qu'il convient de développer dans le pays.K. R.


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