Quarante-huit heures seulement après l'annonce d'une éventuelle alliance entre les partis islamiques, des divergences ont éclaté au sein de ces mouvements.Les dirigeants des partis en question se sont mis, en principe, d'accord pour présenter des listes communes. C'est également le cas pour la base mais avec des réserves essentielles et qui pourraient rendre impossible cette alliance à tout moment. Commençons par la tête de la liste : en raison des divergences affichées avant même que l'alliance ne voit le jour, faut-il organiser des primaires pour permettre de choisir les meilleurs candidats susceptibles de diriger les listes ' En effet, les mouvements islamistes semblent s'être entendus pour ne pas s'entendre. En théorie, ces formations, qui disposent d'une idéologie commune, se sont mis d'accord pour entrer dans la bataille des élections avec des listes communes. Malheureusement, cet état de fait ne pourrait pas se concrétiser sur le terrain en raison de l'obstination des candidats des diverses formations qui chacun d'eux convoite la cime de la liste. «C'est moi ou rien», semble dire la majorité des postulants des mouvements islamistes. Les candidats d'El-Islah et de Nahda refusent catégoriquement que des cadres du MSP soient mis à la tête de liste. Selon plusieurs cadres de ces partis, il n'est pas question de mettre en tête des listes des candidats émanant du parti dirigé par Bouguerra Soltani. D'après eux, le MSP a perdu toute crédibilité chez les citoyens, l'accusant d'avoir échoué auparavant avec le FLN et le RND. «Nous allons directement vers le mur si toutefois nous présentons des listes coiffées par des cadres du MSP», ont-ils indiqué. Du côté du MSP, le langage est tout autre, puisque l'expérience est seule évoquée par les cadres de ce parti qui se veulent plus ouverts et plus modernistes que leurs «frères ennemis». Les cadres du MSP ont indiqué que si les citoyens choisiraient les listes islamistes c'est parce qu'ils savaient que nos intentions étaient différentes de celles des autres. Entre les lignes, ils accusent indirectement les formations d'El-Islah et Nahda de présenter des idées issues du fondamentalisme qui mènerait toute liste de l'alliance vers la défaite, si elle est chapeautée par des cadres de ces deux partis. «Après les événements vécus dans les années 1990, le peuple algérien rejette le concept radical et la partie sera perdue d'avance», ont expliqué les cadres «HMS». Donc, il ne reste pour les mouvements islamistes que d'organiser des primaires (s'ils sont en mesure de le faire) pour laisser le choix aux militants de choisir qui pourrait être tête de liste. Même avec des primaires, on ne peut pas dire que ces mouvements vont pouvoir s'unifier car les perdants vont encore parler de fraude. Primaire ou pas, peu importe les têtes de liste, il semble que les formations islamistes ne soient pas en mesure de convaincre les électeurs algériens. La majorité des citoyens avec qui nous nous sommes entretenus trouvent que ces formations ne disposent d'aucun projet politique et s'interrogent sur ce qu'ils pourraient apporter au pays si toutefois ils seraient élus. «Ils vont vouloir nous apprendre l'islam, alors que le peuple algérien est musulman depuis plusieurs siècles», ont-ils conclu.
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Posté Le : 26/02/2012
Posté par : archives
Ecrit par : Moncef Rédha
Source : www.lnr-dz.com